Revue de presse : Article dans Les Echos du 29/03/2010 : Le débat sur les rythmes scolaires relancé
Dans sa circulaire sur la rentrée 2010, le ministère encourage dans le primaire la semaine de quatre jours et demi, plus adaptée, selon de nombreux experts, au rythme des enfants que celle de quatre jours, adoptée par 95 % des écoles.
S'achemine-t-on vers un mercredi matin travaillé en primaire, voire vers un bouleversement plus important de l'année scolaire ? En tout cas, le ministère de l'Education nationale, en publiant il y a quelques jours la circulaire sur ses grandes priorités pour la rentrée 2010, a relancé le débat sur les rythmes scolaires. S'agissant de l'organisation de la semaine dans le premier degré, le texte demande aux recteurs et inspecteurs d'académie d'encourager « l'organisation de la semaine en 9 demi-journées (du lundi au vendredi en incluant le mercredi matin), chaque fois qu'elle rencontre l'adhésion » et ce dans un esprit de « respect des rythmes de l'enfant ».
Cette circulaire ne change pas les règles du jeu : les conseils d'école (qui réunissent les enseignants, la mairie, les représentants des parents et de l'inspection) conservent leurs prérogatives sur l'organisation du temps de la semaine. Mais en rappelant l'importance des rythmes de l'enfant et l'intérêt d'une semaine de quatre jours et demi, elle traduit une certaine inflexion. « Le but est de rééquilibrer les choses, explique Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire au ministère de l'Education nationale. Nous voulions rappeler qu'il est possible d'organiser la semaine en 9 demi-journées, ce qui parfois peut être mieux. »
Car, de fait, après la suppression de l'école le samedi matin à la rentrée 2008 par l'ancien ministre de l'Education, Xavier Darcos, 95 % des écoles ont choisi la semaine de 4 jours. Depuis, l'Académie de médecine et les chronobiologistes ont maintes fois dénoncé des rythmes, selon eux, totalement inadaptés à l'enfant. Un constat également réalisé par l'inspection générale de l'Education nationale.
Une idée qui fait son chemin
Inverser la tendance risque cependant d'être difficile, les parents, les enseignants et les communes, chargées des cantines, des transports scolaires et de nombreuses activités périscolaires, étant divisées. A l'Association des maires de France (AMF), l'UMP Jacques Pélissard, son président, a pris la plume pour demander au ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, « une concertation au niveau national, qui se déclinerait ensuite au niveau local ». « Je suis ouvert à cette modification, mais à 3 conditions, a-t-il expliqué aux « Echos ». La réflexion doit s'étendre à l'ensemble de l'année scolaire et donc aussi aux vacances. La concertation doit réunir, sur un espace cohérent, tous les acteurs touchés, les centres de loisirs, les clubs sportifs, les personnels des cantines. La décision doit être pérenne car nous ne pouvons changer d'organisation tous les deux ans. »
Premier syndicat du primaire, le SNUipp-FSU est également favorable à un « grand débat, accompagné d'études du ministère ». Une grande concertation sur les rythmes scolaires, y compris au secondaire, c'est un souhait récurrent de la FCPE, première fédération de parents d'élèves de l'enseignement public, ainsi que de l'autre fédération, la PEEP, qui a demandé à Luc Chatel la tenue d'états généraux des rythmes scolaires, après ceux prévus, en avril, sur la sécurité. Lors du « Grand Jury RTL- Le Figaro-LCI », le ministre a affirmé être prêt à ouvrir le chantier.
I. F., Les Echos
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