Le Réseau français des villes éducatrices, qui regroupe notamment Paris et Lyon, s'est prononcé vendredi pour un droit "garanti" à la scolarisation dès deux ans à l'école maternelle, au lieu de trois actuellement.
Le RFVE, qui regroupe 80 collectivités, majoritairement de gauche, souligne cependant que cette réforme devrait se faire sous réserve d'une maturité suffisante de l'enfant.
"Cela implique que l'Etat ait une obligation de moyens et que l'école maternelle ne soit plus la variable d'ajustement des budgets de l'Etat", ajoute l'association qui tenait une réunion à Strasbourg sur le thème de la petite enfance.
Le RVFE a lancé l'an dernier avec les syndicats d'enseignants, les milieux associatifs et les parents d'élèves de la FCPE, des "Assises de l'éducation".
Elles doivent déboucher, dans un délai qui n'a pas encore été fixé, sur un projet national pour l'enfance et la jeunesse.
La revendication d'un droit à l'école maternelle dès deux ans se heurte aux projets de Nadine Morano.
La secrétaire d'Etat chargée de la famille veut créer 8.000 places pour les 2-3 ans d'ici 2012 dans des "jardins d'éveil", des structures à mi-chemin entre la crèche et l'école jugées mieux adaptées aux petits mais payantes et moins éducatives que la maternelle, selon leurs détracteurs.
Les Villes éducatrices proposent également "un plan national de cinq ans visant à répondre au besoin de 300.000 places d'accueil collectif pour les 0-3 ans". Son coût est évalué à 10 milliards d'euros.
Là aussi, les collectivités membres s'opposent aux orientations du gouvernement qui préfère, selon elles, subventionner les familles, via la Paje (Prestation à l'accueil du jeune enfant) pour favoriser le développement des structures privées et associatives.
"Ce modèle là ne marche pas ou ne marche que partiellement et ne répond pas à l'exigence de qualité", a estimé lors d'une conférence de presse Yves Fournel, président du RFVE et adjoint au maire de Lyon.
Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse