Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 01/07/2011 : Rythmes scolaires : Un accord est-il possible ?
L'année prochaine, le 1er juillet, les enseignants seront-ils aussi proches des vacances ou devront-ils encore travailler deux semaines ? Le comité de pilotage sur la réforme des rythmes scolaires devrait apporter sa réponse probablement lundi 4 juillet. Mais il n'est pas certain qu'il arrive à se déterminer.
Le 25 janvier 2011, en recevant le "rapport de synthèse" du Comité de pilotage de la conférence nationale sur les rythmes scolaires, Luc Chatel a promis des décisions pour juin 2011. C'est que le constat est assez facile à dresser. La réduction de la semaine de classe à 4 jours par X Darcos a alourdi exagérément les journées de cours pour les enfants du primaire. Il y a trop d'heures de cours sur trop peu de jours. Cela nuit à la santé des enfants et finalement à leurs résultats scolaires. La situation est proche dans le secondaire où là encore on trouve des semaines trop chargées. Les chronobiologistes recommandent des journées moins chargées mais 5 journées de travail par semaine et des semaines mieux réparties, une alternance de 2 semaines de vacances toutes les 7 semaines travaillées. Tout cela conduit, pour maintenir le nombre d'heures de cours à amputer de deux semaines les congés d'été. Ce constat, le rapport de janvier 2011 l'avait déjà fait. Et il est réapparu à l'occasion d'une fuite le 27 mai des "pistes de travail" du comité de pilotage.
Ce sont pourtant des parents qui font connaître le 30 juin leurs réserves. A l'occasion du congrès de la Peep, sa présidente, Valérie Marty, a estimé qu'il "faut laisser au local la décision d'adopter la semaine de 4 jours ou 4 jours et demi" au primaire. Pour elle, on n'arrivera pas à une harmonisation de la semaine dans le primaire. Cette position, venant d'une association de parents, éclaire les divergences sur la question des rythmes scolaires.
C'est que toucher aux rythmes scolaires impacte bien au delà de l'école. Toute réforme touchera l'ensemble de la société. Elle impactera en première ligne les collectivités locales. Ouvrir l'école une journée supplémentaire c'est payer du transport en plus. C'est aussi prévoir du périscolaire un jour de plus. Elle impacte aussi l'industrie du tourisme. Réduire les vacances d'été de deux semaines affecte la saison touristique s'il n'y a pas de zonage. Le zonage par contre nuit aux réunions de famille.
Du côté des enseignants les résistances sont plus évidentes. Si la dégradation du climat scolaire a à voir avec les rythmes et s'il affecte vivement les enseignants, les enseignants n'ont pas forcément envie de perdre leur samedi matin, pour les professeurs des écoles, deux semaines de congé pour tous les enseignants. Fin mai 2011, Christian Chevalier, secrétaire général d'un syndicat globalement favorable à une réforme des rythmes, rappelait que "ça ne peut pas se faire au détriment des intérêts des collègues".
Panne de carburant. C'est bien le carburant propre à chaque négociation qui va manquer pour aboutir. C'est à dire les crédits qui permettraient aux collectivités locales et aux enseignants d'accepter une réforme où ils ont à perdre. Or les unes et les autres sont victimes déjà de restrictions budgétaires.
Le sens du timing. Pour avoir lancé cette réflexion à un moment où il n'est pas en mesure d'apporter autre chose que des lois et règlements, l'Etat devra probablement se contenter de mini mesures ou d'effet d'annonce. Il sera facile de rallonger de deux jours les vacances de la Toussaint. Sera-t-il possible de revenir à 4 jours et demi de classe au primaire ? Dans ce domaine-là comme dans d'autres, le ministre pourrait remettre à 2013 au mieux, c'est-à-dire à d'autres, la résolution de questions aussi brûlantes.
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