Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 02/04/2012 : Du bleu à l’âme pour les élèves différents
Le 2 avril s’est vêtu de bleu, un bleu pour rappeler que l’autisme est cette année une grande cause nationale. « La France compte 430 000 personnes atteintes d'autisme, dont 108 000 enfants » précise le site gouvernemental consacré au sujet. Une journée de sensibilisation sert à prendre conscience d’un phénomène, à le comprendre, à dépasser les idées reçues, certes, elle est utile aussi pour penser à l’insertion, à l’acceptation des différences, pour un vivre avec et non un vivre à côté.
Vivre ensemble commence par partager la classe, la cour de récréation, apprendre et s’amuser ensemble. Mais l’autisme ne s’affiche pas sur les visages, il est parfois méconnu, ignoré, non repéré. L’enseignant a un rôle important à jouer en détectant des soucis d’apprentissage, en alertant les parents, en s’appuyant sur des services spécialisés ou des Rased.
Des Rased ? Oui des Rased, réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté. Mais, sous le coup de la RGPP, les Rased sont eux-mêmes en voie de disparition. Alors, qui sera là pour que le bleu passe de l’intention à l’action, du vœu pieux à une insertion réelle des enfants autistes comme de tous les enfants différents ? A La Rochelle, les parents de l’école Beauregard manifestent contre la disparition de la carte scolaire d’une classe permettant l’intégration d’enfants malentendants. « En fait il n’y a plus de place à l’école publique pour l’enfant qui a un souci » confiaient dépités des parents d’élèves la semaine dernière au Café.
Si la place des enfants en difficulté devient portion congrue à l’école. Si la prise en compte de ces difficultés est minimale à l’intérieur du système au profit d’une prise en charge externalisée, parallèle à la scolarité, que craindre alors pour la présence des enfants autistes, des enfants handicapés dans l’école publique ? « Mais l’obstacle principal pour une véritable inclusion réside dans les contradictions de ce qu’est l’école aujourd’hui. L’école est de plus en plus dans la compétition, dans la sélection, la normalisation avec des moyens en baisse. Comment un enfant handicapé peut-il y trouver sa place ? », soulignait Philippe Miet lors de la dernière université d’automne du Snuipp. Alors oui, le lundi 2 avril nous aussi, nous mettons du bleu mais le bleu sera surtout dans l’âme.
Monique Royer
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