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Après la Défenseure des enfants qui publiait en novembre un rapport alarmant, mais à la veille de la publication de PISA, Unicef France  tire la sonnette d'alarme sur les inégalités dont sont victimes les enfants.

En s’appuyant sur des critères liés à la santé, à l’éducation et au bien-être matériel, le rapport montre que  des pays comme la France ou la Belgique laissent se creuser le fossé entre les enfants dans une mesure bien plus significative que d’autres pays : les disparités qui s’installent entre les enfants ont des conséquences très graves, non seulement sur leur développement personnel, pour les plus défavorisés d’entre eux, mais aussi sur les économies et les sociétés.

L'Unicef met spécialement en valeur dans le cas français le rôle des inégalités scolaires. Elle montre que les inégalités se portent fortement sur l'enseignement des sciences, un peu moins sur les maths et la lecture.  Au total la France est avant-dernière (juste avant la Belgique) sur 24 pays de l'OCDE.

Et l'Unicef en tire des conclusions qui interrogent justement les fondements de ces inégalités. Ces résultats "battent en brèche l’argument selon lequel, en raison des progrès réalisés en matière d’égalité des chances, les différences de résultats scolaires reflèteraient aujourd’hui pour l’essentiel la répartition des aptitudes naturelles. Comme le montrent (trois) figures, les inégalités de résultats scolaires observées dans la partie inférieure de la distribution présentent des configurations très différentes selon les pays de l’OCDE, et on peut raisonnablement supposer que cela résulte non de différences dans la répartition des aptitudes naturelles, mais bien de l’application de politiques qui ont permis au fil du temps de réduire l’écart vis-à-vis des élèves les plus défavorisés. Le tableau 3d, par exemple, montre qu’en Finlande, en Irlande et au Canada, les moins bons élèves ont bien moins de risques d’encourir un retard scolaire par rapport à leurs condisciples qu’en Autriche, en France ou en Belgique".

Ces informations tirées du rapport Innocenti utilisent les données de Pisa 2006. Dans quelle mesure la France a-t-elle réussi depuis à réduire ces inégalités ? Quelle efficacité pour les programmes "d'égalité des chances" lancés sous la présidence Sarkozy ? Pour l'aide personnalisée ? La publication des résultats de Pisa, mardi, risque de poser à nouveau ces questions avec une nouvelle urgence.

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