Revue de presse :Article sur www.cafepedagogique.net du 07/03/2011 : Plus qu'une journée pour préparer la Journée de la femme
A la veille du 8 mars il faut le souligner : bien loin de la parité, le monde éducatif est coupé par une fracture sexuée qui commence à la maison et finit à l'Ecole. S'il y a bien une Journée qui concerne l'Ecole, c'est bien celle des Femmes.
Tout commence à la maison.
Selon une récente étude de l'OCDE, les mères passent deux fois plus de temps à s'occuper des enfants que les pères.
Prenons le cas de la France. Le père qui travaille consacre en moyenne 26 minutes à s'occuper de ses enfants contre 62 minutes pour la mère. Les moyennes de l'OCDE sont de 40 et 74 minutes avec des extrêmes importants : 8 minutes en Afrique du Sud pour monsieur contre 69 en Irlande et 62 aux Etats-Unis.
Quand la mère ne travaille pas, elle consacre nettement plus de temps à ses enfants (114 minutes e France, 144 dans l'OCDE).
C'est beaucoup moins vrai pour le père (48 et 51). Les hommes passent également moitié moins de temps aux tâches ménagères que les femmes. En France un peu plus de 100 minutes par jour contre plus de 200.
A l'école, les filles réussissent mieux que les garçons.
Quelque soit le niveau scolaire, les résultats des filles dépassent ceux des garçons.
C'est le cas dès le primaire où les filles comptent 70% de lecteurs efficaces contre 60% chez les garçons.
Cet écart se retrouve au collège : 85% des filles ont leur brevet contre 79% des garçons.
Il se creuse au bac : 70% des filles l'obtiennent contre 59% des garçons (41 et 28% pour le bac général).
En fin de parcours, 47% des filles obtiendront un diplôme du supérieur contre 37% des garçons. Ajoutons que, quelque soit le milieu social, les filles redoublent toujours moins que les garçons. Comme a pu le dire J.-L. Auduc dans un article publié par le Café, "Toutes ces statistiques montrent que la « fracture sexuée » a atteint de tels écarts (entre 10 et 14 points) pour certains indicateurs (compétences en lecture, % d’une classe d’âge réussissant le baccalauréat) qu’elle apparaît pour ces items aussi, voire plus importante que la fracture sociale. Ainsi, les filles issues de catégories sociales classées comme défavorisées réussissent nationalement aussi bien ou mieux en lecture ou au baccalauréat que des garçons issus de catégories sociales caractérisées comme favorisées".
Mais à l'éducation nationale, les hommes dominent.
Si les femmes sont très majoritaires dans les métiers de l'éducation, leur part évolue inversement à leur position hiérarchique. Si 81% des enseignants du primaire et 58% des professeurs du secondaire sont des femmes, ce n'est plus vrai que pour 39% des IPR, 28% des IG et 29% des recteurs. Pourtant Céline, Agnès, Isabelle, Joelle, Laurence, Annie, Monique, Christèle, Pamela, toutes ces enseignantes que nous avons présenté, dans le dossier spécial dédié à la 100ème Journée des femmes, montrent que des femmes jouent un rôle remarquable dans l'éducation.
Les filières prennent elles aussi un certain genre.
Parallèlement à cette évolution, on assiste à une spécialisation sexuée des filières. Aux 93% de filles de la filière ST2S, répond les 94% de garçons de la filière ISP. On trouve 79% de filles en L, 49% en S, seulement 10% en STI.
Des écarts aussi forts se constatent entre branches du bac professionnel (en gros opposition tertiaire – production). Dans le post bac, les filles fournissent 80% des étudiants des formations sociales, 72% des étudiants en IUFM mais seulement 26% des futurs ingénieurs et 24% des étudiants en université de technologie.
Comment l'Ecole doit-elle réagir ?
Peu de disciplines ont pris conscience de ces inégalités et décidé de réagir contre les stéréotypes. On sait que c'est le cas en EPS où, dans plusieurs académies, les épreuves du bac offrent un choix qui permet aux filles de réussir à égalité avec les garçons. Mais dans l'ensemble, le système éducatif s'est peu penché sur une mixité qui puisse offrir ses chances à tous. Au moment où les procédures d'orientation sont en cours, les stéréotypes sexués dirigent toujours les choix des élèves. Alors pour la Journée de la femme, voilà un thème tout trouvé...
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