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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 08/01/2013 : Dépense par élève : Dits et non dits

Comment lire les statistiques annuelles sur la dépense d'éducation ? Pour le ministère, durant ces 5 dernières années, la chose était facile. Il fallait montrer que la France dépensait beaucoup, voire trop, pour son éducation. La dernière livraison de la Depp, la direction des études du ministère, est beaucoup plus nuancée. Mais le point de vue reste particulier...

 

"En 2011, en France, la dépense par élève ou étudiant s’élève à 8 250 euros tous financeurs confondus", note la Depp. "En 2009, comparativement à la moyenne de l’OCDE, la France dépense 19% de plus pour un élève pendant la durée des études secondaires, nettement moins pour le primaire (- 30 %), et se situe dans la moyenne pour l’enseignement supérieur. En 2009, au niveau national, l’État participe à hauteur de 60% de la dépense moyenne quand les collectivités territoriales en financent près de 25 %. Au niveau de l’OCDE, contrairement à la France, ce sont les collectivités territoriales qui financent la plus grande partie de la dépense moyenne en 2009 (49 %), l’État central n’en finançant que 35 %".

 

Le primaire désavantagé

 

Ainsi la Depp montre que le coût d'un parcours du primaire au secondaire s'établit à 107 095 $ en moyenne dans l'OCDE et 106 739$ en France. Mais au secondaire la France dépense 78 874$ contre 63 163 pour l'OCDE. Cela bien que le passage du bac pro en 3 ans au lieu de 4 ait ramené la scolarité en lycée professionnel au niveau de celle des lycées technologiques et généraux. Au primaire c'est le contraire : la France dépense 31 866$ quand la moyenne de l'OCDE est à 45 368$. La France a donc sacrifié son primaire. L'OCDE a pu montrer que les taux d'encadrement y sont parmi les plus bas des pays développés. La volonté gouvernementale de favoriser le primaire semble parfaitement justifiée.

 

Une comparaison à améliorer

 

Mais la note de la Depp n'oriente sa comparaison avec les données OCDE que pour montrer la forte part des dépenses de l'Etat, une particularité d'un système encore très centralisé. L'OCDE a un autre regard qu'il n'est pas inutile de rappeler. "En 2009, les pays de l’OCDE ont consacré, en moyenne, 6.2 % de leur PIB au financement de leurs établissements d’enseignement contre 6.3% pour la France", note l'OCDE dans Regards sur l'éducation 2012. L'OCDE ajoute une particularité française. "Entre 2000 et 2009, les dépenses par élève des établissements d’enseignement des niveaux primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire ont augmenté en moyenne de 36 %, et de 16 % au moins dans 24 des 29 pays dont les données sont disponibles. L’augmentation est inférieure à 10 % seulement en France, en Israël et en Italie". La dépense d'éducation a très peu augmenté ces dernières années alors que les autres pays faisaient l'effort nécessaire à la démocratisation du système éducatif. Même en période de vaches maigres, cette dimension là aussi mérite d'être soulignée.

 

François Jarraud

 

Note de la Depp



14/01/2013
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