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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 14/03/2011 : Leçons canadiennes

Du 10 au 12 mars, Luc Chatel était au Canada en voyage d'étude officiel. Que ramène-t-il ?

 

Si l'on en croit la presse canadienne, c'est la réussite du système éducatif canadien qui l'a conduit à faire ce voyage.

C'est elle aussi qui nous avait amené à réaliser un dossier sur cette même école. En effet le Canada se situe en haut des résultats de Pisa. Le score moyen du Canada sur l’échelle globale de lecture est de 524, nettement au-dessus de la moyenne de 496 pour l’OCDE, et statistiquement inférieur à seulement quatre zones (Shanghai Chine, Corée, Finlande, Hong-Kong Chine). Les scores moyens des élèves canadiens, de 527 en mathématiques et de 529 en sciences, sont aussi nettement supérieurs aux moyennes de 497 et de 501 respectivement, des pays de l’OCDE. Le Canada a à la fois une proportion élevée d’élèves très performants et une faible proportion d’élèves peu performants, comparativement à la moyenne des pays de l’OCDE. Voilà des caractéristiques que la France, avec ses résultats à peine dans la moyenne, peut envier. Mais à quoi sont-ils dus ?

 

Si l'on en croit la presse  canadienne c'est la lutte contre la violence et le décrochage scolaire qu'il est venu étudier.

"Le décrochage scolaire, c'est un fléau qui mine tous les pays développés. Je ne considère pas qu'il y a un pays modèle. Mais quand les pays ont de meilleurs résultats, c'est toujours intéressant de s'en inspirer", a-t-il déclaré au Journal de Montréal. Or la question rend la presse locale un peu ironique : le taux de décrocheurs est au moins égal des deux cotés de l'Atlantique. "Je ne suis pas certain que le Canada soit un exemple à suivre à cet égard. En tout cas, pas le Québec dont à peu près le tiers des élèves ne terminent pas le secondaire dans les délais normaux", nous confiait Claude Lessard récemment. Enfin les mesures françaises semblent là-bas trop radicales.

 

Est-ce l'autonomie des établissements et les pouvoirs de leur chef ?

La question passionne la droite française et peut-être même au-delà. Si effectivement ils sont plus grands au Canada qu'en France, la tendance est à la centralisation. "Il y a une réelle convergence canadienne favorable à l’uniformisation d’un curriculum axé sur les connaissances et les compétences fondamentales et un régime d’évaluation standardisée, public et susceptible de nourrir l’émulation entre les établissements. Cette uniformisation provinciale peut s’accommoder, du moins au Canada anglais, d’une harmonisation interprovinciale", nous confiait Claude Lessard.

 

Alors quelle autre leçon ramener du Canada ?

Si l'on en croit Gilles Roy, un chercheur interrogé par el Café, la réussite scolaire est en lien avec des caractéristique splus globales de la société. "À mon avis, le fait que le Québec réunit certaines conditions propices à l’instruction générale contribue à sa réussite. Par conditions propices, j’entends le fait que les enfants d’ici s’entendent souvent très bien avec leurs parents, et que ces derniers sont plus scolarisés qu’aucune génération avant eux. J’entends aussi que les jeunes ont souvent profité de centres de la petite enfance qui les ont bien servis ; le droit de se tromper et la facilité à réintégrer le système des études et du travail sont également choses relativement acquises. J’entends enfin par conditions propices le fait que la situation économique québécoise, sans être idéale, n’est pas particulièrement mauvaise". Un dernier caractère explique peut-être aussi la réussite canadienne. Le pays consacre 6,5% de son PIB à l'éducation, contre 6% en France et au Québec cela monte à 7,5%. Et ce n'est pas pour rien dans la réussite canadienne. Est-ce cette leçon que Luc Chatel a ramenée ?

 

Article du Journal de Montréal

 



14/03/2011
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