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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 14/12/2010 : Rythmes ou cadences ?

A quelques jours de la pause la plus attendue de l’année, après un trimestre toujours long, les propositions sur les rythmes scolaires déchaînent les blogs d’enseignants.

 

Le Café a déjà traité il y a quelques jours des questions de fond posées par le rapport Tabarot. Mais avant la publication de la synthèse de la commission présidée par le recteur Forestier, mi-janvier, l’appel de Martine Aubry à « travailler plus » va sans doute en remettre une couche. En effet, quiconque connaît le réel des écoles peut témoigner du sentiment très généralisé de fatigue, d’urgence et  de course après le temps. Cette forte montée du risque d’épuisement professionnel se nourrit à plusieurs sources : passage en force par X. Darcos de la semaine à quatre jours et de l’aide personnalisée, souvent mise en œuvre sur le temps de midi ou juste après la classe, mais aussi inquiétude devant la montée de l’évaluation par compétence et des « usines à cases » à remplir sans toujours y trouver de sens, ou montée des difficultés sociales qui impactent souvent le cœur de la classe.

 

Pourtant, la démagogie ou le poujadisme n’y peuvent rien : ce n’est pas en défendant un statu-quo que les enseignants des écoles seront mieux, ni que les résultats des élèves progresseront. Quel pourra être le projet cohérent capable d’augmenter le nombre de jours de classe pour diminuer la charge quotidienne, sans donner aux maîtres le sentiment d’être une fois de plus les dindons de la farce ? Et quel abaissement horaire qui ne se traduise pas par un simple transfert de charge sur les communes, obligées par les conditions de vie des familles d’ouvrir des structures d’accueil depuis tôt le matin jusqu’à tard le soir ?

 

Plus que moins d’école, c’est donc sans doute vers mieux d’école que se trouvent les solutions. Parce qu’il n’y a pas de fatalité à la fatigue scolaire, quand les apprentissages sont possibles dans de bonnes conditions. Alain Bouvier, recteur membre du HCE, rappelait récemment au colloque de l’IREA qu’on mésestimait toujours trop le rôle essentiel de l’accompagnement des enseignants comme condition de la réussite des élèves…

 

Mais depuis quelques jours, les inspecteurs ont commencé de discrètes négociations avec les maires, et janvier va voir partout l’annonce de nombreuses suppressions d’emplois, conséquence des réductions exigées des effectifs de fonctionnaires. Elles vont limiter les quelques moyens supplémentaires qui restent encore dans les ZEP, rendre rares les maîtres surnuméraires ou les RASED, augmenter les effectifs par classe, quand elles ne diminueront pas les postes de conseillers chargés d’aider les enseignants ou les remplacements dédiés à la formation continue, parfois réduite à un simple souvenir. Rien qui ne contribue à court terme à renouer les liens entre les enseignants et le politique. Et plus loin ?

 

Marcel Brun



14/12/2010
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