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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 15/02/2012 : En éducation comme ailleurs l'argent ne suffit pas à faire le bonheur

Quand l'OCDE nous dit, comme dans le 13ème numéro de Pisa in Focus, que "de plus grandes dépenses en éducation ne garantissent pas de meilleures performances chez les élèves", ça mérite d'y aller voir de près.

 

Pour l'OCDE au-delà de 20 000 $ par habitant, le PNB n'a pas un impact déterminant sur l'éducation. L'organisation définit une tendance nettement ascendante entre le PNB et les performances en lecture des élèves de 15 ans. A première vue plus un pays a un PNB important meilleures sont ses performances jusqu'à 20 000$. Au-delà la courbe se casse et devient plate comme si le passage de 20 000 à 40 ou 60 000 n'avait pas d'effet. "Au delà de 20 000 $, la richesse produite n'est plus un prédicteur de la performance du pays dans Pisa", écrit l'Ocde. Au delà de 35 000 $ de dépense éducative, et non plus de PIB, "la dépense n'est plus corrélée au niveau dans Pisa" précise l'Ocde. D'où l'idée que l'investissement éducatif, les moyens, ne comptent que pour les pays pauvres et moins dans les pays riches.

 

Si cette loi s'avère en gros exacte, en détail les propres graphiques de l'OCDE montrent que c'est plus complexe. Dans les pays pauvres où le PIB devrait etre lié au niveau, on voit pour la même performance dans PISA des pays à PNB identique comme la Serbie (près de 430) et le Panama (moins de 375) avoir des résultats extrêmement différents. La même observation peut être faite entre la Thaïlande, ou même Shanghai et l'Azerbaidjan. D'une certaine façon l'échelle du graphique nourrit la courbe tendancielle puisque les écarts entre les pays du premier groupe sont écrasés.

 

Qu'en est-il pour les pays riches ? Effectivement le plus riche, Luxembourg, celui qui dépense le plus, a les mêmes performances que la Turquie. La France dépense à peu près autant pour chaque élève que la Finlande, bien meilleure, ou l'Espagne, moins bonne. Et la Pologne fait mieux que nous avec moitié moins de dépenses. Les choix de gestion ont donc leur importance.

 

Et l'OCDE propose quelques critères qui expliquent les écarts. "Les pays qui ont de bonnes performances dans PISA attirent les meilleurs étudiants dans l'enseignement en leur offrant de hauts salaires et un statut attractif". D'autres critères ? Les pays qui font redoubler ont de moins bons résultats que ceux où le redoublement est faible. Les pays qui trient les élèves et mettent à l'écart les faibles aussi, de la même façon que ceux qui font des classes de niveau. En fait ce que nous explique l'OCDE, c'est que ce sont les pays qui croient en l'éducabilité de tous les jeunes qui ont de bons résultats.

 

Payer les profs, rendre leur métier attractif, éviter redoublement et sélection précoce chez les élèves, lutter contre les inégalités entre établissements, c'est le contraire de ce qu'ont fait les ministres français depuis 10 ans. Voilà des objectifs pour notre système éducatif. Et des observations à faire dans les programmes éducatifs des candidats. Parce que là aussi il n'y a pas photo.

 

Pisa in Focus n°13



15/02/2012
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