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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 15/12/2011 : Filles et garçons : Cassons les clichés

Les stéréotypes sur le genre ça commence tôt. Forte de ce constat, la Ligue de l'enseignement de Paris a réalisé des brochures pour réfléchir ensemble, enfants, enseignants et parents, aux clichés sexistes. Philippe Guez et Noella Germain présentent le 14 décembre cette opération importante lancée par la Ligue de l'enseignement vers les écoles parisiennes.

 

Observons ce dessin. S'agit-il d'un ours ou d'une ourse ? Voilà une des questions posées par la Ligue de l'enseignement de Paris aux écoliers de CP et CE1. C'est en entrant par les stéréotypes que Philippe Guez, vice-président de la Ligue de l'enseignement de Paris et Noella Germain, enseignante détachée auprès de la Ligue, entendent éduquer à la parité. "On ne fait pas de leçon de morale, on ne donne pas de ligne de conduite, on demande juste d'observer ce qui se passe.

 

La Ligue, avec le soutien d'une chaîne de cafés, a fait imprimer près de 14 000 brochures destinées aux écoliers de CP et CE1 parisiens. Tous sont téléchargeables en ligne. S'y ajoutent des documents pédagogiques pour les enseignants et un livret destiné aux parents. Les enfants sont invités à observer M et Mme Ours(e) dans différentes situations afin de faire remonter les stéréotypes. Ce personnage qui lit avec des lunettes, c'est bien sur M. Ours. Cet autre personnage qui repasse, c'est Madame...

 

L'approche par la lecture. L'histoire du petit Shou et "La robe de Rose" invitent les enfants à réfléchir en entrant dans la parité par la lecture. Et la brochure pédagogique invite à découvrir d'autres histoires et à en écrire.

 

L'éducation nationale véhicule des stéréotypes. En 2008, une étude commandée par la Halde avait montré que les manuels scolaires n'étaient pas indemnes de discrimination sexiste. L'analyse de 29 manuels de collège et lycée montrait que le choix des métiers par exemple reflétait ces stéréotypes. Globalement si les manuels comptaient 3 fois plus d'images masculines que féminines, les premières mettaient dans un quart des cas l'homme en situation dominante.

 

La Ligue de l'enseignement espère faire évoluer les mentalités en touchant les 14 000 enfants, leurs maîtres et leurs parents. Mais le partenariat commercial lui joue des tours. La présence publicitaire fait que l'académie de Paris ne s'associe pas à cette opération. Les mairies parisiennes ont aussi déclaré forfait. Seulement une vingtaine d'enseignants ont manifesté leur souhait d'être accompagné dans ce projet. Ils bénéficieront d'interventions à la carte réalisées par la Ligue.

 

Pour Geneviève Guilpain, formatrice à l'IUFM de Créteil, la formation des enseignants à la lutte contre les stéréotypes sexistes est très insuffisante et dépend des IUFM. "Ce sont les programmes qui doivent être retravaillés par les enseignants. On leur demande de se réapproprier l'histoire par exemple pour intégrer la dimension du genre. Mais sans accompagnement. Or on touche à des questions très sensibles. On est à un haut niveau dans les textes mais dans les faits...". Ces brochures de la Ligue de l'enseignement peuvent-elles faire avancer les choses ?


François Jarraud

 

Pour télécharger les livrets

http://www.ligueparis.org/index.php?option=com_[...]



15/12/2011
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