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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 18/11/2011 : La stratégie de la réforme dans l’éducation nationale

La période actuelle est l’occasion de réfléchir à ce qui peut assurer au-delà des critiques et des blocages, la pérennité d’une réforme. Y-a-t-il une stratégie de la mise en œuvre des réformes du système éducatif qui permette d’éviter l’enlisement ou l’abandon d’une réforme ? Deux exemples me semblent de nature à faire avancer la question : la mise en place du socle commun de connaissances et de compétences en école élémentaire et en collège et l’actuelle réforme du lycée.

 

La gestion de ces réformes a été totalement différente dans ces deux exemples :

- La validation du socle commun de connaissances et de compétences en collège n’a pas été mis en place de manière traditionnelle avec démarrage en 6e, poursuite en 5e, 4e et 3e, mais a démarré avec ce qui fait le moment terminal du collège : la classe de 3eme et le Diplôme National du Brevet (DNB). Cette mise en œuvre a suscité de nombreuses questions, des angoisses de la part des enseignants de 3e peu habitués à être au démarrage des réformes du collège, mais, au travers des grilles de références des différents piliers du socle, chaque enseignant du collège (et de l’école primaire) est en capacité de connaître ce qui est exigible en fin de scolarité obligatoire.

- La réforme du lycée, elle, a choisi la voie traditionnelle : démarrage en seconde à la rentrée 2010, poursuite en première à la rentrée 2011, entrée en terminale à la rentrée 2012 et baccalauréat en juin 2013. Cette méthode implique deux éléments pour être réussis : l’assurance que, malgré l’ignorance exacte des conditions du point d’arrivée (le baccalauréat), il y aura une continuité de décisions sur l’ensemble des années et l’exigence d’un calendrier très précis, car comment faire des choix dans la gestion du programme de sa ou ses disciplines si l’on ignore exactement ce qui va se dérouler après.  

 

Il apparaît que la réforme concernant le collège avec la mise en place en fin de troisième d’un processus de validation de compétences qui commence peu à peu dans un certain nombre d’établissements à remonter en 4e, voire en 5e ou 6e pourra tenir dans les années qui viennent quelque soit la majorité en place, même si quelques aménagements peuvent intervenir. Par contre, est-ce la meilleure période en mai-juin 2012 pour débattre et décider sur la rénovation, pourtant nécessaire, du baccalauréat ? Le choix de calendrier choisi pour cette réforme ne la fragilise-t-elle pas ?

 

Il ressort de ces différentes remarques qu’une stratégie de la réforme efficace implique nécessairement de démarrer par le point d’arrivée du niveau concernée pour que tous les acteurs, enseignants ou élèves sachent où l’on va exactement en matière de contenus et de validation. Cette leçon doit nous éviter ce qui depuis trente ans a fait échouer toutes les réformes du collège (6 démarrées pendant cette période !) qui avaient toutes démarrées par la 6e et n’étaient quasiment jamais arrivées en fin de troisième pour qu’un véritable bilan en soit tiré… Il faut donc commencer par modifier la classe terminale du niveau concerné et ses modalités d’évaluation pour donner à une réforme des chances d’aboutir.                          

 

Jean-Louis Auduc



18/11/2011
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