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Que dire après une minute de silence ? Alors que le ministre demande aux enseignants de faire respecter une minute de silence aujourd'hui en réponse à l'attentat toulousain, de nombreux enseignants accueillent avec réticence cette instruction. Non pas que ces assassinats ne les aient émus. L'image de ces enfants poursuivis par le tueur jusque dans la cour de leur école et de leurs petits cadavres est insupportable. Il y a bien sûr les enseignants qui ont en charge des enfants trop petits pour que l'ordre ministériel soit appliqué.

Ce qui pose problème ce n'est pas la minute de silence mais la demi-heure ou l'heure de débat qui va suivre. "Et nous on fait comment ?" nous écrivent des enseignants. Car la consigne ministérielle n'apporte aucun éclairage sur ce qui peut être dit et fait. Entre les lignes des communiqués, on sent bien des interprétations différentes de cet événement et cela joue sur les réactions des enseignants. Enfin il y a la crainte de créer un traumatisme chez les élèves ou d'affronter des polémiques.

Pourtant cet affreux événement est l'occasion de se retrouver sur ce qui nous fait vivre ensemble. Pas seulement parce qu'il frappe des communautés différentes. Ces assassinats nous touchent d'abord parce que c'est un acte antisémite. Ce massacre fait écho dans nos mémoires aux crimes de la Shoah. Ces enfants à d'autres enfants. Rappeler cela c'est simplement affirmer notre engagement d'éducateur contre l'antisémitisme et le racisme. C'est honorer toutes les victimes. C'est aussi montrer aux enfants qu'ils ne sont pas seuls face à ces horreurs.

François Jarraud