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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 22/07/2011 : Concours : Recrutement en hausse ou en baisse ?

Pour Le Parisien, c'est une "ruée sur les postes". Luc Chatel annonce une hausse de 7% des inscriptions. Et si c'était une baisse ? Tout dépend de la façon de lire les statistiques...

 

"Luc Chatel se réjouit que les métiers de l'enseignement continuent d'attirer les jeunes diplômés ; en effet, cette année, les inscriptions ont augmenté de près de 7 %", annonce le ministère. Les inscriptions aux concours externes de recrutement des enseignants sont closes depuis le 12 juillet et le 21 juillet le ministère en a publié les premiers chiffres.

 

Ils montrent une progression de 7% des inscriptions aux concours du second degré avec 69 351 inscrits pour 8600 places. Les inscriptions augmentent de 11% pour l'agrégation et de 5% au Capes. "Ces résultats garantissent un taux de couverture très correct et apportent l’assurance que la qualité du prochain recrutement sera maintenue", promet le ministère. Ils semblent rassurants après les difficultés du concours 2011 où un millier de postes n'ont pas été pourvus.

 

Dans le premier degré, le nombre d'inscription chute légèrement : il y a 42 260 inscrits contre 43 259 en 2011. Mais pour le ministère cela fait toujours 8,5 inscrits pour chaque poste ce qui lui semble très suffisant.

 

Le ministre se vote un double satisfecit. "Il apparaît que la réforme de la formation des maîtres, avec l’exigence du master, de la préprofessionnalisation et un concours rénové, se met en place de façon satisfaisante", déclare le ministère. Dans un article du Parisien, Luc Chatel attribue ce succès à la campagne de publicité payée par le ministère. "Les résultats de la campagne le prouvent : il existe toujours un intérêt des jeunes et des étudiants pour l’enseignement".

 

Cette autosatisfaction est-elle justifiée ? En matière de statistique tout dépend des séries comparées. Le ministère a publié peu de chiffres le 21 juillet. Le Café a demandé des données plus précises sans les obtenir. Cela ne nous empêche pas de relever deux points qui posent problème dans le communiqué ministériel. Le premier concerne l'usage du mot candidats pour désigner les inscrits. Ce que montre le concours 2011 c'est un écart énorme entre le nombre d'inscrits et celui des candidats lors des épreuves. Il y avait en 2011 des raisons spécifiques pour cela. Elles ont disparu en 2012 mais les nouvelles exigences posées pour les concours 2012 pourraient creuser à nouveau l'écart. Par exemple le fait qu'en 2012 pour la première fois les candidats aux concours du second degré doivent fournir un certificat de langue étrangère. Il est prévisible qu'une partie importante des inscrits ne pourra pas l'obtenir.

 

Question de vocation. Le dernier point concerne la série statistique elle-même. Le ministère compare 2012 et 2011 et en tire globalement l'idée d'une hausse (en réalité légère) des inscrits. On pourrait aussi bien comparer avec les nombres de la première décennie du siècle. Il y avait 94 000 inscrits aux concours du premier degré en 2005, 74 000 en 2009, 66 000 en 2010 et 42 000 en 2012. Dans le second degré c'était 136 000 en 2005, 86 000 en 2009, 64 000 en 2011 et 69 000 en 2012. En 7 ans le nombre d'inscrits a diminué de moitié. Il est trop tôt pour avoir la certitude que le nombre réel de candidats présents aux épreuves sera suffisant pour ne pas revivre le fiasco des concours 2011. Et il faudra bien de toutes façons s'interroger sur ce véritable effondrement des vocations depuis la mise en place des masters.

 

Communiqué ministère

 

Article du Parisien



22/07/2011
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