Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 22/10/2012 : Refondation : Déjà la pause ?
Alors que s'ouvre un second tour de table avec les syndicats, la refondation semble stoppée nette par le premier obstacle des rythmes scolaires. Est-ce déjà "la pause" ?
Pour ceux qui doutaient que V Peillon arrive à "refonder" l'Ecole avec le budget fort limité attribué par le gouvernement (300 millions de plus qu'en 2012 seulement), l'épisode des rythmes scolaires est éclairant. A peine la question abordée concrètement que le blocage se profile pour savoir qui pourrait payer les modifications apportées à la journée de classe.
Vincent Peillon n'ignorait pas qu'une compensation serait nécessaire. Lui-même, durant la campagne électorale, le 12 avril, avait éclairé les choses. "Si on veut modifier les rythmes scolaires, avec deux semaines de vacances en moins, il faudra bien négocier une compensation salariale". Cette hypothèse, qui aurait touché tous les enseignants, est écartée. Mais le ministre pouvait penser que le mercredi matin ne serait accepté par les enseignants du primaire qu'en échange d'un geste. En l'occurrence beaucoup pensaient que le ministre compenserait en passant de 27 à 26 heures hebdomadaires. C'est le contraire qu'a fait V Peillon en ajoutant au mercredi matin une heure supplémentaire devant la classe entière et une "préparation des devoirs" insuffisante.
Aujourd'hui les syndicats du premier degré, seuls reçus par le ministre, attendent un geste significatif. La formule désigne par exemple l'ISO, une prime que touchent les enseignnats du second degré mais pas ceux du primaire. Mais attribuer l'ISO dépasse largement les 300 millions que les fées de Bercy ont donné à la refondation. D'aileurs tout geste, même symbolique, semble inaccessible au ministre compte tenu du nombre de personnes à satisfaire (300 000 enseignants du primaire).
Est ce déjà "la pause" ? On sait que la formule, née en 1936, désigne les échecs économiques historiques de la gauche. Un domaine assez éloigné de l'Ecole. On sait que Vincent Peillon réfléchit à une caisse de péréquation entre les communes ou un fonds de compensation. Il l'a signalé dans son entretien sur Médiapart affirmant préférer le premier. Ces fonds permettraient de verser une compensation aux enseignants ou d'aider les communes à mettre en place le périscolaire.
Dans les deux cas, c'est la pause politique qui se dessine. Si la solution budgétaire existe, elle ne pourra être trouvée qu'en interministériel. Trouver des moyens nouveaux à l'intérieur de l'éducation nationale avait été envisagé par V Peillon mais il n'a pas retenu cette issue. Il va donc lui falloir passer sous le joug de ses collègues pour débloquer des fonds. Si c'est la pause pour V Peillon, c'est aussi d'une certaine façon celle du gouvernement. Car l'origine de ce premier blocage se trouve dans la contradiction entre une politique de rigueur et la refondation scolaire. Cette contradiction là n'a pas fini de faire parler d'elle.
François Jarraud
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