Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 24/11/2010 : L'Etat de l'école met en évidence une évolution drastique du système éducatif
Chaque année, "L'état de l'école" est une des publications phares de la DEP, la division des études du ministère de l'éducation nationale. En 76 pages, elle présente les coûts, les activités et les résultats de l'école française dans une confrontation éclairante. Impossible de présenter ici tous les apports de cette publication. Soulignons deux points.
Le système éducatif français évolue de façon brutale et inquiétante. La "vieille dame" de la rue de Grenelle a beau paraître éternelle, les médecines qu'elle subit l'affectent. Ainsi, L'état de l'école souligne que "depuis 1980, la dépense d’éducation connaît une progression de 82 %, à prix constants, qui s’explique moins par l’accroissement du nombre d’élèves et d’étudiants que par celui du coût de chaque élève. Durant cette période, les coûts ont davantage progressé pour un élève du premier degré (+ 76,7 %) et du second degré (+ 64,6 %), que pour un étudiant (+ 41,1 %). Mais les dernières années voient ces rythmes respectifs évoluer et même s’inverser, avec une hausse nettement ralentie du coût par élève, tandis que la dépense par étudiant augmente plus rapidement". On est passé de 7,5 à 6,9% du PIB. En même temps les résultats piétinent. On nous a assez dit que la hausse des coûts n'avait pas été suivie de meilleurs résultats. Eh bien la dégringolade budgétaire se traduit très concrètement par des effets inquiétants. C'est la scolarisation à 2 ans qui est divisée par deux de 2000 à 2008. C'est le nombre d'élèves par professeur dans le primaire qui est un des plus élevés des pays développés (France 20, Allemagne 18, Etats-unis 14, Italie 10). Quand le primaire est ainsi touché, est-ce déplacé de se demander si c'est la bonne voie alors que le nombre de jeunes en difficulté de lecture augmente (on est passé de 4 à 8% de très mauvais lecteurs depuis 2000) ? Dans le secondaire, on assiste à une remarquable stagnation depuis 10 ans des taux d'accès au supérieur et au bac alors que la part de la population au niveau bac est parmi les plus faibles des pays de l'OCDE (70% des 25-64 ans contre 80% pour l'OCDE). Cette situation de décrochage relatif du pays est particulièrement inquiétante et devrait commander au contraire des efforts pour l'éducation.
Du coup il y a d'autant plus intérêt à être diplômé. A nos élèves peu motivés et qui ont toujours des exemples de diplômés en galère, L'état de l'école oppose ses chiffres. Cinq ans après la fin de leur formation, 75% des diplômés du secondaire ont un emploi contre 45% des jeunes sans diplôme. L'ouvrage donne aussi des indications de salaire.
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