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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 12/10/2011 : Les rythmes scolaires à nouveau en débat

Des négociations entre le ministère et les syndicats doivent reprendre d'ici à la fin du mois. 

À quelques jours des élections professionnelles, la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, cherche à se faire entendre. En ligne de mire, la question des rythmes scolaires, sur laquelle le ministère a «choisi de ne rien faire», affirme Jean-Jacques Hazan, son président, alors que l'ensemble des intervenants auprès des enfants, des députés et des experts scientifiques ont proposé des pistes de travail.

 

De fait, au ministère de l'Éducation, on explique que des négociations avec les syndicats reprendront après le 20 octobre, date des élections. On y rappelle aussi que Luc Chatel a ramené ce sujet dans le débat politique en organisant une concertation longue d'un an. La cause est entendue depuis longtemps : les journées de cours, moins nombreuses qu'ailleurs en Europe, sont surchargées. Un rapport a été remis au ministre en juillet, qui proposait un raccourcissement des vacances d'été et un retour à la semaine de quatre jours et demi pour assouplir ce rythme infernal.

«Une attaque au droit au repos»

La première proposition, celle du raccourcissement des vacances d'été, est aussi celle qui fait le plus consensus, selon le rapport et, surtout, selon le ministre. Elle pourrait voir le jour dès l'été 2014, a assuré Luc Chatel à plusieurs reprises, promettant une prise de décision pour cet automne.

 

Reste qu'il est impossible de contenter toutes les parties. Parents, enseignants et industrie du tourisme ont des intérêts divergents. Le secteur du tourisme craint une hausse des prix des locations estivales. Une partie des enseignants risque fort de se montrer réfractaire. La possibilité d'un «zonage» rendra compliquée l'organisation du bac et les vacances des familles divorcées. Même des lycéens mettent leur grain de sel, organisant des manifestations contre «la suppression des vacances scolaires». Pour l'UNL, «cette idée constituerait une attaque au droit au repos» (sic).

 

Sur le deuxième point du rapport, celui du retour à la semaine de quatre jours et demi, Luc Chatel est extrêmement prudent. Cette question n'est pas à l'ordre du jour gouvernemental. On comprend pourquoi. La suppression du samedi matin à l'école, décidée par son prédécesseur, Xavier Darcos, très critiquée par les spécialistes du rythme de l'enfant, a été applaudie par les parents d'élèves…

 

Certes, en mars 2010, Luc Chatel avait encouragé la solution du mercredi travaillé. Mais, localement, dans les conseils d'école, partout en France, les faits sont têtus : parents et professeurs désirent garder la semaine de quatre jours. Et les petites collectivités locales - qui ont voix au chapitre dans les conseils - n'ont pas envie de repenser le temps périscolaire et les transports, au risque d'assécher leurs finances. Seuls 4% des conseils ont choisi le mercredi travaillé.

 

Bref, si sur les vacances d'été des avancées semblent possibles mais risquées politiquement, la modification de la semaine de quatre jours s'annonce de plus en plus hypothétique, à moins d'une décision nationale. La question des rythmes pourrait être «un beau sujet de campagne présidentielle», continue-t-on à affirmer dans l'entourage du ministre. Mais elle reste encore très clivante.

 

Par Marie-Estelle Pech



13/10/2011
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