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Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 03/01/2012 : Education : Qui finance ?

Si la dépense d'éducation a légèrement augmenté en 2010, la part de l'Etat continue à baisser. Le principal enseignement d'une nouvelle Note d'information ministérielle dédiée au coût de l'éducation est la contribution croissante des collectivités locales à l'éducation.

 

Avec 7% du PIB consacré à la dépense intérieure d'éducation en 2010, la France a dépensé un peu plus qu'en 2008 (6,7) mais moins qu'au milieu des années 1990 (7,6%). On a ainsi fait un bond de 20 ans en arrière pour se retrouver au niveau de la fin des années 1980. L'écolier coûte en moyenne 5 730 euros par an, l'élève du secondaire 9 670 et l'étudiant 11 430. Depuis 1980, ces dépenses ont augmenté de 75% au primaire, 59% au secondaire et 28% dans le supérieur. Les inégalités restent fortes à l'intérieur du supérieur entre CPGE et universités. Mais on retiendra surtout que les crédits affectés au supérieur ont diminué de 1% depuis 2009.

 

 

Mais la plus forte évolution concerne la répartition des dépenses entre les différents acteurs de l'éducation. L'Etat assurait 61% des dépenses en 1980. Sa part est tombée à 54%. Inversement, les collectivités locales sont passées de 14 à 25%. Cette évolution résulte des lois de décentralisation qui ont peu à peu fait passer dans leur giron l'apprentissage, les transports scolaires, le fonctionnement des établissements, la gestion des TOS. Le désengagement de l'Etat n'est pas une opinion. C'est un fait.

 

Un système meilleur avec un financement plus élevé ? Il est de règle au ministère de rappeler que la France consacre plus d'argent que la moyenne des pays de l'OCDE à l'éducation, ce qui est vrai, même si l'écart n'est que de 0,1% du PIB. Et il est vrai que le Japon et la Finlande, pour prendre deux pays à système éducatif performant, dépensent moins (4,9 et 5,9 contre 6% pour la seule formation initiale). Mais ces comparaisons n'ont qu'une valeur relative compte tenu de certaines spécificités du système français. Le fort taux de redoublement par exemple (déjà 15% des élèves à la fin du primaire) renchérit d'autant le coût de l'éducation moyen et diminue ce que devrait être la dépense réelle par élève par rapport à des pays où il n'existe pas. Enfin ces calculs ne tiennent pas compte de la rentabilité finale de l'éducation, une idée pourtant fortement défendue par l'OCDE. L'éducation apporte une plus value économique aussi bien pour le diplômé lui-même que pour la société dans son ensemble. Ainsi porter la France au niveau de résultats de la Finlande apporterait 11 milliards de PIB supplémentaire estime l'OCDE. Cet investissement rentable fabrique aussi des citoyens meilleurs.

 

Note d'information



04/01/2012
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