Revue de presse : Article dans L'Express du 02/05/2011 : La fessée, une "solution de facilité"
Peut-on éduquer sans fessée? Le débat n'a pas laissé les lecteurs de LEXPRESS.fr indifférents.
Alors qu'elle prend son goûter, une petite fille renverse son soda sur la table. Excédée, sa mère lui flanque une gifle. Témoin de la scène, la grand-mère prend sa fille dans ses bras en lui demandant pardon. Ce spot télévusé contre les violences éducatives, diffusé depuis le 28 avril. Il a aussi relancé le débat sur la fessée, au point de susciter plus de 230 commentaires sur le blog de notre maman blogueuse.
"Dans violence, il y a viol. Frapper un enfant, c'est le diminuer, briser son intégrité, l'humilier", assène eveline67. Les anti-fessée sont nombreux à avoir dénoncé le comportement des parents souvent désemparés face à leur progéniture. Et quand l'auteure du blog Mauvaise Mère, assure que "la fessée", elle arrêtera "plus tard", beaucoup de ses lecteurs s'indignent. "C'est un peu la solution de facilité", estime Gwendolune, qui se dit "outrée". Même ressenti pour Julie qui s'interroge : "Quel est l'objet de cet article exactement ? Déculpabiliser ces pauvres parents qui frappent leurs enfants ?"
"Au lieu de tout de suite lever la main sur un gosse sans défense, il faut avoir un peu d'imagination", s'indigne Fringal. Tout ce que voit Couline dans le geste de la fessée, c'est "l'échec du parent".
Le débat est loin de s'appaiser quand les tenant de la punition corporelle répondent. "Eduquer un enfant sans lui donner de fessée ? Une ineptie, pour Raleur. Je ne connais personne dans mon entourage qui, un jour, n'a pas donné une fessée." Pour beaucoup, il s'agit d'un dernier recours. "Oui, j'ai giflé ma fille de 18 mois", revendique Carine.
D'autres internautes, comme Nina, traumatisés par cette expérience, se promettent de ne plus jamais recommencer. "Son petit regard terrifié, sa fragilité, sa faiblesse face à ma force m'ont tellement fait culpabiliser", se rappelle-t-elle. "Imaginez un instant : un individu qui mesure 3 fois notre taille et pèse 3 fois notre poids nous porte un coup", argumente Lise Marine.
Reste qu'une majorité de lecteurs ont du mal à se passer tout à fait de la fessée. Elle "est tolérée si elle reste exceptionnelle" et "est distribuée de façon anecdotique", estime lacroisade. Pour Olive, une petite tape de temps en temps peut recadrer les choses contrairement à "un long monologue incompréhensible qui est souvent inutile." Et d'ajouter qu'il faut trouver "un juste milieu entre ces différentes méthodes éducatives". De même, Mich tient à nuancer et évoque le gouffre qui sépare "violence et fessée" : entre une mère (ou un père) qui donne une tape sur la couche de son bambin (qui vient de lui balancer sa pompe à la tête), et une autre mère que j'ai vu subitement attraper violemment son fils par les cheveux pour le tirer en arrière vers elle, la différence est béante."
Par Angelina Guiboud
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