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Un "pacte national de lutte contre l'échec scolaire" a été lancé aujourd'hui à Paris par l'association Afev, des étudiants bénévoles faisant du soutien dans les quartiers populaires, afin que cet enjeu devienne "une priorité de la prochaine élection présidentielle".

Ce pacte, adopté à l'issue de la "quatrième journée de refus de l'échec scolaire", affiche trois principaux axes pour faire reculer le décrochage: "agir contre la souffrance" à l'école, "réinventer le collège" et "réhabiliter l'enseignement professionnel".

Supprimer les notes

Pour enrayer le mal-être des élèves, l'Afev prône, comme "premières mesures à appliquer", de "supprimer définitivement les notes à l'école élémentaire", de "mettre en place dans chaque établissement des indicateurs relatifs au climat scolaire" et de créer "un accompagnement individuel à chacun des moments charnières pour les élèves". "La note est un élément qui stigmatise et provoque de l'amertume chez les enfants en souffrance. En désangoissant l'école, des pays du nord de l'Europe n'ont pas diminué pour autant les résultats des élèves", a déclaré à l'AFP le psychiatre Boris Cyrulnik, parrain de cette journée.

Pour le collège, le pacte de l'Afev appelle notamment à "limiter le nombre d'intervenants auprès du collégien et la segmentation des enseignements". En effet, passer d'un maître en CM2 à dix professeurs en 6e, "ce n'est pas bon pour les enfants, il faut une gradation en début de collège", selon M. Cyrulnik.

Quant à la meilleure façon de "réhabiliter l'enseignement professionnel", l'Afev propose de "refonder la taxe d'apprentissage afin de contribuer à un financement d'un plan ambitieux pour faire des lycées professionnels des pôles d'excellence".

"C'est un ensemble de mesures permettant aux élèves de retrouver confiance et plaisir d'apprendre", à rebours de "la course généralisée à l'armement scolaire" qui caractérise aujourd'hui la France, a résumé Christophe Paris, délégué général de l'Afev. Le pacte va être adressé d'ici un mois aux principaux candidats à la présidentielle de 2012.