Revue de presse : Article dans Le Figaro du 24/05/2011 : Enseignement : la formation passe en alternance
Dès la quatrième année d'études, soit le master 1, les candidats pourront effectuer de 3 à 6 heures par semaine d'enseignement. Plusieurs centaines d'étudiants seront concernés à la rentrée prochaine.
Les étudiants qui se destinent à l'enseignement pourront désormais suivre un cursus en alternance, comme cela est déjà possible dans d'autres formations. Luc Chatel et Valérie Pécresse étaient lundi à l'université de Cergy-Pontoise, qui fera partie des trente universités de huit académies (Aix-Marseille, Aquitaine, Créteil, Lyon, Montpellier, Lille, Versailles, Alsace) qui proposeront ces formations pilotes dès la rentrée prochaine.
Le principe sera le suivant : dès la quatrième année d'études, soit le master 1, les candidats à l'enseignement pourront effectuer de 3 à 6 heures par semaine d'enseignement ou occuper un poste d'assistant pédagogique à mi-temps, rémunérés de 3000 à 6000 euros par an, ou 560 euros par mois dans le deuxième cas. Plusieurs centaines d'étudiants pourront opter pour ces nouvelles formations, dont environ deux cents dans la seule académie de Versailles, pionnière en la matière. Il s'agit, certes, d'une poignée en comparaison des 15.000 nouveaux enseignants débutants chaque année. Reste à savoir comment les étudiants seront sélectionnés. Lundi, Valérie Pécresse a souhaité qu'ils soient recrutés en priorité sur des critères sociaux.
Vade-mecum
Afin de mieux préparer les nouveaux enseignants, alors que le manque de pratique a été décrié lors de cette année scolaire, les enseignants débutants seront accueillis avant la rentrée pendant cinq jours, et suivront notamment une formation à la tenue de classe. À la clé, des principes simples, comme la tenue vestimentaire, les remarques à éviter, le comportement à adopter devant des classes difficiles. Bref, un vade-mecum pour tout jeune enseignant propulsé dans une classe sans autre expérience que quelques stages.
Autre point de critiques, Luc Chatel a annoncé que tous les étudiants ayant obtenu le concours cette année seront affectés sur «des postes fixes à temps complet» à la rentrée prochaine. Ces mesures interviennent alors que la réforme de la formation des enseignants, baptisée du nom barbare de «mastérisation», a essuyé les plâtres lors de sa première année d'application. Fortement critiquée lors de sa mise en œuvre et objet de blocage entre les enseignants et le gouvernement entraînant des démissions de jeunes enseignants cette année, elle fait donc l'objet d'une légère adaptation. Lundi, Luc Chatel a indiqué que la réforme «n'est pas la caricature que l'on a pu nous décrire». «Depuis son application, nous n'avons pas eu plus de démissions d'enseignants qu'auparavant», s'est-il défendu.
Master et concours
Mise en place en 2009 de manière transitoire - propulsant dans les classes des jeunes n'ayant aucune formation pratique -, puis finalisée à la rentrée 2010, cette réforme a élevé le niveau de recrutement des enseignants au niveau d'un master 2 (bac +5) et confié leur formation aux universités. Concrètement, les années spécifiques d'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) ont été supprimées, dont l'année préparatoire aux concours et l'année de formation, pendant lesquelles les professeurs stagiaires étaient rémunérés, alternant formation théorique et stages dans les établissements.
Aujourd'hui, les candidats doivent à la fois être titulaires d'un master (d'où le nom de «mastérisation» qui a été donné à cette réforme) et réussir le concours d'enseignant (Capes, CPRE, Capet…). Dès l'obtention du concours, ils se voient confier directement une classe, avec le statut de professeurs stagiaires, mais en plein exercice, contrairement à la situation avant la réforme.
Reste que, dans leur grande majorité, les étudiants estiment que les stages - généralement d'une durée de quatre semaines sur l'année - sont insuffisants. D'où la piste de l'alternance. Si, en théorie, tout titulaire d'un master (par exemple de lettres, d'histoire ou d'anglais) peut passer le concours, les universités ont mis en place, en lien avec les IUFM désormais dans leur giron, des formations spécifiques à l'enseignement. Il en existe 555, dans 80 universités différentes. C'est ainsi qu'un jeune qui se destine à l'enseignement de l'anglais pourra opter pour un master contenant des modules enseignés dans un cursus d'anglais classique auxquels viennent s'ajouter des modules spécifiques à l'enseignement - psychologie de l'enfant et de l'adolescent, mise en place de la relation pédagogique, conception d'un cours… Même si rien ne vaut l'expérience.
Par Aude Seres
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