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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 29/06/2011 : Le niveau des élèves du primaire progresse en français

Luc Chatel se félicite de l'amélioration des évaluations en CE1 et CM2. Même si la méthode est contestée.

Selon le ministère de l'Éducation nationale, le niveau des élèves a progressé depuis l'an dernier. La Rue de Grenelle en veut pour preuve les résultats des évaluations nationales de CE1 et CM2, passées en mai et en janvier derniers. C'est ainsi qu'en CE1, la part des élèves ayant des acquis très solides en français est passée de 44% à 50,79% cette année, tandis qu'en mathématiques, elle a évolué de 47% à 51,6%. Au CM2, les performances des élèves sont restées quasiment stables en français et ont progressé de 35% à 38% pour les élèves ayant des acquis très solides en mathématiques. Dans ces deux matières, note le ministère, le déplacement se fait vers le groupe le plus performant.

 

Passés par la totalité des élèves de ces classes, ces tests, instaurés à la rentrée 2008, portent sur une vingtaine d'exercices dans les deux matières, de la dictée à la conjugaison, en passant par la compréhension de texte et la rédaction, mais aussi des problèmes d'algèbre ou de géométrie. «Ces résultats sont très encourageants, estime Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale. L'on peut attribuer cette progression à l'effet de la réforme du primaire recentrée sur les fondamentaux». Reste que près de 22% des élèves de CE1 présentent encore des lacunes importantes en français, avec un niveau jugé insuffisant, voire fragile, même s'ils étaient 25% l'an dernier. En mathématiques, les élèves ayant des lacunes constituent 21,4% de l'ensemble, contre 23% l'an dernier. Instaurée à la rentrée 2008 par l'ancien ministre Xavier Darcos, la réforme du primaire insiste sur l'apprentissage des savoirs de base, comme le calcul et l'orthographe, tout en instaurant un soutien personnalisé de deux heures par semaine pour les élèves en difficulté.

Effet bachotage

Reste que ces évaluations ont été critiquées depuis leur instauration par les syndicats de professeurs du primaire. D'autant que de nombreux enseignants pointent qu'entre 2010 et 2011, certains exercices sont très similaires - des textes où seuls les prénoms sont changés - ou tout simplement totalement identiques - comme un problème de mathématiques ou un texte à transformer au passé ou des définitions à donner. Au total, ces similitudes concernent environ 10 items sur 60 en français en CE1 et CM2, mais aucun en maths en CM2. Un peu troublant au premier abord… Mais selon Jean-Michel Blanquer, directeur général de l'enseignement scolaire, «la reprise d'exercices d'une année sur l'autre est une méthode permettant de garantir la comparabilité entre les sessions successives de l'évaluation».

 

Certes, mais les enseignants de CE1 et de CM2 ont fait travailler leurs élèves sur les évaluations des deux années passées. Les élèves ont donc retrouvé des exercices sur lesquels ils avaient déjà planché. Un effet «bachotage» ne peut être nié. En considérant la progression des résultats item par item, cet effet bachotage est évalué par exemple à un tiers de la progression en CE1. De son côté, Sébastien Shir, secrétaire général du Snuipp, explique que «l'on est dans une forme de bricolage qui fausse les résultats». La polémique est loin d'être finie : l'an prochain, des évaluations seront également réalisées en fin de 5e, sur les fondamentaux, afin, explique le ministère, de remédier aux difficultés deux ans avant le brevet des collèges.

 
 
Par Aude Seres


29/06/2011
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