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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 30/06/2010 : Rythmes scolaires : les pionniers d'Épinal

Depuis 1990, les élèves de la ville bénéficient d'horaires aménagés. Au menu, sport et culture l'après-midi. 

Alors que le chantier sur les rythmes scolaires vient d'être ouvert par Luc Chatel et qu'une mission parlementaire travaille aussi sur le sujet, Épinal, qui fait figure de pionnière, est étudiée par tous avec soin. «Il était un petit homme, pirouette, cacahuète!» Regroupés autour du piano de leur professeur de chant, des élèves de l'école primaire Loge-Blanche, à Épinal s'appliquent à bien placer leur voix en cet après-midi de juin. Ils enchaînent avec une chorégraphie appliquée, au point que deux garçons se mordillent les lèvres, soucieux de ne pas se tromper de pas.

 

Dix des trente écoles vivent à un autre rythme scolaire que celui de la France depuis vingt ans: temps scolaire le matin et activités sportives ou culturelles l'après-midi. C'est Philippe Séguin qui en avait eu l'idée, Michel Heinrich, l'actuel maire UMP, l'avait mise en musique. «Notre idée était de lutter contre l'échec scolaire et de réduire les inégalités en rendant les activités périscolaires accessibles à tous », explique l'édile à Michèle Tabarot, membre de la mission parlementaire.

 

La journée allégée de six à quatre heures se concentre sur le matin, trois jours par semaine. L'après-midi, les enfants sont tous pris en charge par la Ville qui leur fait découvrir 55 activités différentes: poterie, golf, lectures à la médiathèque, escrime, peinture, visite de musée. Ils changent tous les trois mois. Une centaine d'animateurs les encadre et le coût est conséquent pour la Ville: 1,36 million d'euros dont 15% viennent de la Caisse d'allocations familiales. «C'est un choix politique. Nous avons décidé de mettre le paquet sur l'éducation», souligne Michel Heinrich. Pour respecter les programmes, les vacances ont longtemps été rognées de deux semaines.

 

Mais depuis la suppression du samedi matin en 2008 et l'instauration d'une semaine de 24 heures partout, le système est moins souple. Les élèves ne bénéficient plus que de deux après-midis d'activités. Parent d'élève à l'école Louis-Pergaud, Angélique Balland se dit néanmoins toujours ravie. «Les horaires sont lourds pour les plus jeunes. Là, ils ont des temps de respiration enrichissants. C'est toujours de l'apprentissage! Ces activités, on n'a pas forcément le temps, ni l'argent pour les faire en famille.»

 

« Plus épanouis et ouverts » 

Difficile d'évaluer l'impact sur les résultats puisque aucune évaluation n'a été faite. Les notes des enfants concernés aux tests nationaux sont dans la moyenne. En revanche, de l'avis des enseignants et des parents, les élèves sont « plus épanouis et ouverts ». Isabelle Royer témoigne de son fils «qui a adoré la couture» et de sa fille, timide, qui a finalement apprécié des sports qu'elle pensait réservés aux garçons. «Ils ont pris confiance en eux », affirme-t-elle. Seuls quelques parents se sont opposés, au début, à cet aménagement, arguant que les enfants devaient avant tout apprendre à lire et à écrire. «Pourtant, le système n'est pas un frein au travail scolaire puisque nos élèves ont toujours le même nombre d'heures de cours mais réparties différemment sur l'année », explique Danièle Finance, directrice de l'école Louis-Pergaud. Principal inconvénient, avoue cependant l'inspectrice de l'Éducation nationale, l'absentéisme des enfants a tendance à augmenter à l'approche des vacances. Enfin, si ce mode de fonctionnement convient pour une ville moyenne comme Épinal, il semble difficilement généralisable, en raison des contraintes financières.

 

 

 

 

 

 

Par Marie-Estelle Pech



15/07/2010
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