Revue de presse : Article dans Le Parisien du 16/03/2011 : Le coup d’éclat des parents d’élèves
Pour la première fois, des parents d’élèves saisissent la Halde pour discrimination territoriale. Ils dénoncent le non-remplacement des enseignants absents dans les écoles d’Epinay.
Trop discrète, pas assez dérangeante, l’occupation quotidienne du bureau de la directrice de l’école Jean-Jaurès, depuis plus de deux mois, a été levée hier matin par les parents d’élèves d’Epinay-sur-Seine, décidés à frapper plus haut et plus fort : ils ont confirmé qu’ils allaient saisir la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde) et ont dévoilé le texte de leur plainte pour « discrimination territoriale ».
A la veille de lancer leur démarche, relayée par les élus de toute tendance, les parents d’élèves ont encore fait le tour des vingt-huit écoles d’Epinay et actualisé leur (mé)compte : lundi, il manquait dix instituteurs qui n’étaient pas remplacés. Depuis la rentrée, le total des absences répétées atteint 750 jours pour l’ensemble des écoles, dont 120 seulement ont été remplacées, ont-ils encore calculé. « Il est clair que nos enfants ne reçoivent pas de la part de l’Education nationale le même traitement que les autres enfants du territoire français », écrivent les parents dans leur texte de saisine de la Halde.
« Ce qui se passe à Epinay se passe ailleurs en France, reconnaît le président départemental de la FCPE, Michel Hervieu, mais ici le problème prend une ampleur sans précédent. » Un chiffre encore en donne la mesure : depuis la rentrée de septembre, 84% des courtes absences d’enseignants du premier degré n’ont pas été remplacées. Les parents d’élèves s’apprêtent donc à demander à la Halde « d’étudier et comparer la situation des remplaçants à Epinay avec celle des autres territoires, et plus globalement de comparer la situation de la Seine-Saint-Denis avec les autres départements franciliens ». Leur saisine vise à obtenir, au moins, « la résolution immédiate du problème ». Mais les parents ne veulent pas que l’Etat se trompe de combat : « On ne veut pas de discrimination positive, insistent-ils, il s’agit d’atteindre la stricte égalité républicaine ! »
Les quelque 200 recours déposés par la FCPE de Pantin au tribunal administratif de Montreuil sur ce même problème en juin dernier n’ont toujours pas abouti. « L’Etat joue la montre », suggère l’avocat de l’association, Patrick Roulette, qui déposera la plainte des parents d’élèves d’Epinay d’ici la semaine prochaine auprès de la Halde.
ÉLODIE SOULIÉ
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