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Rythme scolaire : Compte-rendu de la 2ème table ronde du 21/10/2010

Les intervenants :

L’Inspecteur d’Académie adjoint, l’Inspectrice de Education Nationale, le président de la F.O.L., le représentant de l’autorité religieuse, le représentant du tourisme en Haute-Savoie, l’animateur de la réunion, la représentante des parents d’élèves de Douvaine, la directrice de l’école maternelle, le directeur de l’école élémentaire, le médecin scolaire, les parents d’élèves, les enseignants des écoles et des invités.

 

L’aménagement des rythmes scolaires est complexe, on est confronté aux réalités d’une société qui a profondément changé (les deux parents qui travaillent dans beaucoup de cas, plus de divorces et de gardes alternées, des familles monoparentales, plus de pression -concurrence, performance-, des exigences vis-à-vis de l’école plus grandes et parfois contradictoires…) et les intérêts des différents acteurs de la collectivité nationale sont souvent divergents.

 

Les évolutions de l’aménagement du temps scolaire ont été régulières (passage du jeudi au mercredi, raccourcissement de la durée hebdomadaire, suppression partielle puis complète du samedi matin) mais ont-elles réellement été évaluées ?

 

C’est un projet ambitieux, difficile à mener qui doit prendre en compte les enfants, les personnels et partenaires éducatifs.

 

Cette question a suscité un réel intérêt et une vraie participation de la part des différents intervenants lors de la consultation interne et de la table ronde. Les échanges ont été nombreux et intéressants. Cependant beaucoup de participants ont fait preuve de scepticisme concernant la prise en compte des diverses observations et propositions et craignent que la question ne soit déjà réglée.

 

L’aménagement du temps de l’enfant est un enjeu pour la réussite de tous les élèves et en particulier ceux qui sont en difficulté.

Prendre en compte l’intérêt de l’enfant est donc primordial.

 

 

Rythmes scolaires et l’école

 

Constats :

- Contradictions entre des journées trop longues, une semaine courte (4 jours) et une durée globale des cours (sur l’année) supérieure aux autres pays de l’OCDE.

- Un déséquilibre important entre les différentes périodes de l’année scolaire : 1er trimestre long, dernière période longue et hachée (congés de mai), irrégularité des périodes au cours de l’année.

- Un nouveau programme scolaire rénové plus dense avec un nombre d’heures de cours en diminution (passage de 26h à 24h hebdomadaires).

- Les enfants en difficulté subissent encore plus crûment l’organisation actuelle.

- Fracture école/collège.

 

Du point de vue de la chronobiologie, le  médecin scolaire précise que :

- les périodes les plus favorables pour apprendre sont le matin de 8h à 11h et en fin d’après-midi (après 16h),

- on a  pu également observer différentes phases au cours de l’année scolaire (enfants moins disponibles au cours des saisons froides),

- l’importance de l’alternance des activités au cours d’une journée,

- les bienfaits du petit déjeuner pour favoriser la disponibilité et la concentration.

 

Un aménagement individualisé du temps de travail et une organisation de la journée (matinée, fin d’après-midi) ne sont pas possibles.

De nombreux troubles de l’attention sont de plus en plus observés chez les jeunes élèves et de nouveaux problèmes graves apparaissent maintenant au collège.

La multiplication des activités extrascolaires (activités culturelles ou cours de soutien), le perpétuel besoin d’occupationnel pourraient en être les causes.

L’école doit préparer la société de demain (une génération d’avance) en s’adaptant aux évolutions mais elle ne doit pas faire de concessions sur ses objectifs profonds.

Recentrer les apprentissages sur les fondamentaux sans pour autant supprimer l’éveil à la culture et le sport. Prendre le temps de se poser, d’acquérir solidement les bases, de prendre plaisir à apprendre…

Les parents d’élèves dénoncent la fracture école/collège. C’est vécu comme un véritable bouleversement (journées longues, devoirs). Le principal du collège précise que malgré un cadre très contraint, des expériences d’aménagement du temps libre du collégien (réapprendre à se poser, à jouer, à ne faire qu’une seule chose à la fois, rééduquer le goût…) ont pu être menées et donnent des résultats positifs.

Ecole le samedi matin, solution controversée : certains enseignants et parents regrettent ce temps considéré comme plus serein, plus propice aux échanges école famille mais d’autres intervenants soulignent que les évolutions notamment familiales rendent ce temps libre nécessaire.

 

Rythmes scolaires et la famille

Constats :

- Nombre d’enseignants constatent que les élèves arrivent à l’école de plus en plus fatigués le matin.

- Pression de plus en plus forte de la société sur l’école et net désengagement des parents d’élèves

 

Actuellement l’enfant est « suiveur » tout au long de sa journée :

- le matin à cause du travail des parents, il va être obligé de se lever tôt et être pris en charge par d’autres personnes ou organismes,

- à l’école avec les programmes à respecter,

- à la cantine, pour tenir compte des impératifs de nombre (plusieurs services),

- le soir, le retour à la maison qui se fait tardivement et les devoirs à faire.

 

Les longues journées de cours auxquelles s’ajoutent parfois le transport ou la garderie restreignent  les liens familiaux par manque de temps partagé. La situation est d’autant plus aiguë dans les familles éclatées ou recomposées. 

L’augmentation du temps libre et la transformation des cellules familiales sont à prendre en compte mais il serait nécessaire de travailler avec certaines familles pour les sensibiliser à l’importance du sommeil et d’une organisation raisonnée de la semaine pour réguler horaires et activités de leurs enfants.

 

Il est nécessaire de replacer l’apprentissage en tant qu’outil de développement personnel. La notion de compétition grandissante est dénoncée et peut amener à des dérives (pression excessive, multiplication des cours extrascolaires).

 

Rythmes scolaires et la société

Constats :

- L’étalement des vacances d’hiver et de printemps est difficile à remettre en cause (pressions du tourisme et de la sécurité routière).

 

Certaines familles partent de plus en plus loin pendant les weekends ce qui engendre davantage de fatigue et de stress pour les enfants.

Le zonage pose question car il crée un réel déséquilibre entre les périodes et aussi des difficultés au sein des familles éclatées sur plusieurs zones.

Les vacances d’été sont ressenties comme trop longues. Peut-on envisager un zonage de la période d’été ?

L’étalement des vacances d’hiver et de printemps semble difficile à remettre en cause en raison du poids économique du tourisme surtout en Haute-Savoie. D’après le représentant du tourisme, il est impossible d’accueillir tout le monde en même temps.

Une société de plus en plus bruyante (téléphones, TV, jeux vidéo), de moins en moins de temps pour des jeux libres et un constant besoin d’activité.

 

Propositions d’amélioration pour un meilleur équilibre des rythmes scolaires.

 

Réorganiser l’enseignement dans ses rythmes quotidiens, hebdomadaires et annuels :

- Abaisser le nombre d’heures d‘enseignement par jour et réaménager les activités selon les périodes de vigilance et d’attention. Mettre en place de véritables temps de pause : récréations plus courtes mais plus nombreuses, temps calmes entre chaque cours et à midi (avec éventuellement possibilité de repos ou de sieste).

- Intégrer les devoirs dans le temps scolaire (apprentissage de méthodologies).

- Si réduction de la journée, mettre en œuvre des moyens (accueil périscolaire, politique socioculturelle) accessibles à tous.

- Parents et enseignants souhaitent majoritairement le maintien de la semaine de 4 jours en vaquant le mercredi (rythme différent des autres jours de la semaine) et le samedi (lien familial).

- Réduire les grandes vacances dans une proportion raisonnable afin de concilier une meilleure répartition des jours de cours sur l’année, le temps des vacances en famille (notamment pour les familles recomposées).

- Garantir l’équilibre d’une alternance de 7 semaines de cours, 2 semaines de vacances mais allonger les vacances de la Toussaint à 2 semaines.

 

Réaménager l’enseignement dans ses contenus et son organisation :

- Alléger les programmes scolaires.

-  Réduire le nombre d’élèves par classe (dans les classes trop chargées, la notion de temps est modifiée entrainant une plus grande fatigue pour élèves et enseignants)

- Maintenir les enseignants spécialisés (RASED) pour mieux prendre en compte les élèves en difficulté.

- Pour les enseignants : dégager du temps pour favoriser le travail en équipe, améliorer le croisement des regards et organiser un enseignement plus efficace (appropriation des enseignements, fabrication d’outils communs pour  éviter les redites, plus de concertation pour les élèves en difficulté). Périodes de vacances nécessaires aussi pour les enseignants : moyen de se ressourcer et de mettre en place du travail scolaire en dehors de l’urgence quotidienne.

 

- Prévoir une évaluation de l’aménagement des rythmes scolaires.

 

 



23/11/2010
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