Revue de presse : Article dans Le Parisien du 29/03/2011 : Beaucoup trop d’élèves harcelés à l’école
Pour la première fois, une étude, que nous dévoilons, met en lumière un phénomène inquiétant : le harcèlement en classe. Plus de 12 000 enfants de 8 à 11 ans ont été interrogés, 10% avouent en être victimes
Bouboule, « intello », « rouquemoute » : les noms d’oiseaux ne manquent pas dans les cours de récré. Sans parler des ricanements, culottes baissées et des épisodes plus violents. On savait bien qu’enfance ne rime pas avec innocence. On pouvait se douter que les écoles primaires ne sont pas des sanctuaires de bisounours.
L’étude que nous dévoilons en exclusivité, menée par le président de l’Observatoire international de la violence à l’école Eric Debarbieux pour l’Unicef, qui la rendra publique ce matin, le met en lumière pour la première fois à l’échelle nationale. Avec une froideur toute statistique et incontestable. On n’a pas compilé des signalements d’adultes. Ce sont les enfants qui ont été interrogés.
Des effets destructeurs
Si 83% des élèves disent n’avoir aucun problème avec leurs copains, un sur dix, quel que soit le quartier ou l’origine, y est en souffrance du fait de ses camarades. Un peu différent des autres, ou juste « bon élève », victime de maltraitances, souvent balayées au rang de jeux pas bien graves. Sauf que si chaque fait n’a en soi pas une importance majeure, la répétition les transforme en harcèlement. « Je travaille depuis trente ans sur le sujet, mais je ne m’attendais pas à un effet aussi massif du cumul : quand on est victime d’un type de maltraitance, les autres s’enchaînent », relève Eric Debarbieux.
Les effets destructeurs à long terme ne sont plus à prouver : « Une enquête sur 50 adolescents auteurs de tentatives de suicides a montré que tous avaient subi du harcèlement à l’école. » Les pédopsychiatres qui héritent d’adolescents à l’estime de soi dévastée ont déjà tiré la sonnette d’alarme, en adressant une lettre ouverte en janvier à Luc Chatel. Lequel mandatait le même Debarbieux pour lui suggérer des pistes de prévention dans un rapport qui lui sera remis le 12 avril et devrait annoncer des mesures lors d’assises nationales organisées début mai. L’Unicef en appelle sans attendre à tous les adultes, parents ou profs : puisque l’on sait que le mal se manifeste si tôt, c’est bien dès le primaire que l’on doit l’éradiquer.
Claudine Proust
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