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Revue de presse : Article dans Le Point du 10/02/2011 : Grève moyennement suivie dans l'éducation nationale

PARIS (Reuters) - La première grève de l'année dans l'éducation nationale est moyennement suivie jeudi en France, avec 17% d'enseignants en grève selon le ministère.

 

Les enseignants protestent contre les 16.000 suppressions de postes prévues à la rentrée prochaine alors que, selon eux, il y aura 62.000 élèves de plus à la prochaine rentrée.

 

Le ministère rétorque que le taux d'encadrement est meilleur aujourd'hui qu'il y a 20 ans et que sa priorité est de mieux répartir les moyens pour résorber les inégalités, que le système éducatif français tend à creuser.

 

Le premier syndicat d'enseignants, la FSU, appelle à la grève avec la CGT et Sud Education mais n'a pas été suivi par d'autres fédérations. Un appel unitaire est déjà lancé pour une journée de manifestations le samedi 19 mars.

 

Selon le ministère, le taux de grévistes était de 18,86% dans la matinée dans le premier degré et de 14,91% dans le second, soit une moyenne de 16,74%.

 

Le syndicat Snes-FSU a annoncé pour sa part qu'un enseignant du second degré sur deux était en grève, avec une mobilisation de plus de 90% dans certains établissements.

 

Les taux de grévistes sont supérieurs à ceux des grèves de la rentrée 2010 et inférieurs à ceux des mouvements contre la réforme des retraites, en juin et septembre dernier.

 

Des manifestations et rassemblements sont prévus dans une cinquantaine de villes, notamment à Paris où les enseignants défileront à partir de 14h30 du jardin du Luxembourg au ministère de l'Education.

 

"Le succès de cette grève montre non seulement la colère des personnels face à une politique éducative qui sacrifie le service public d'éducation et l'avenir de la jeunesse mais aussi le fossé insupportable qui existe entre la réalité quotidienne vécue par les collègues et les discours lénifiants du ministre", écrit le Snes-FSU dans un communiqué.

 

"DÉGRADATION"

 

Les établissements apprennent en ce moment leur sort pour la rentrée 2011.

 

Les recteurs d'académie sont chargés de trouver des "gisements d'efficience", soit de supprimer les postes "qui ne relèvent pas de l'éducation prioritaire", dans les classes où le nombre d'élèves est nettement inférieur à la moyenne nationale.

 

Les suppressions de poste visent aussi les enseignants spécialisés et intervenants en langue, affirment les syndicats.

 

Malgré un budget en hausse de 1,6%, l'ambiance est tendue dans l'Education nationale, ministère le plus touché par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

 

La FSU et l'Unsa ont ainsi boycotté les voeux de Nicolas Sarkozy au monde de l'éducation et la Peep, fédération de parents d'élèves classée à droite, s'est inquiétée cette semaine dans une lettre ouverte au ministère de "la dégradation des conditions d'accueil et d'enseignement".

 

La dernière enquête de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) adresse une note moyenne à l'école française, relevant un fort accroissement des inégalités et de la proportion d'élèves en difficulté.

 

Depuis la publication de cette enquête en décembre, Luc Chatel a annoncé un "plan sciences" pour redresser le niveau des élèves en mathématiques, des primes au mérite pour les proviseurs de lycées et principaux de collèges les plus performants et avance sur le chantier des rythmes scolaires.

 

"Les moyens dans l'éducation nationale, ils sont là", a-t-il dit jeudi sur LCI. "Le sujet aujourd'hui, c'est pas qu'il n'y a pas assez de moyens, c'est la capacité à répartir ces moyens là où il y a des priorités, c'est la capacité à différencier."

 

Jean-Baptiste Vey et Clément Guillou, édité par Yves Clarisse



10/02/2011
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