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Mais contrairement au ministère, nombre de parents d'élèves et de professeurs remettent en cause ces mini-examens effectués à quelques mois de l'entrée dans le secondaire. Pour Christiane Allain, secrétaire générale de la FCPE (gauche), si ce n'est pas tant le principe d'évaluation qui dérange, "après tout, les instituteurs en font toute l'année", c'est plutôt le timing qui interroge. "Il y a un vrai problème de calendrier, ce que nous voudrions, c'est que ces évaluations aient lieu en début d'année scolaire". Un constat que partage Sébastien Sihr, secrétaire général du syndicat d'enseignants SNUIpp-FSU, qui se pose en porte-à-faux de la logique d'"évaluation bilan" prônée par le ministère. Pour lui, "quitte à bloquer une semaine dans l'année, autant effectuer des évaluations diagnostic" en septembre, qui "seraient plus efficaces pour cerner et remédier aux problèmes des élèves".

Ubuesque

Un avancement du calendrier qui permettrait d'éviter des situations ubuesques, puisque selon la FCPE et le SNUIpp, des élèves se sont retrouvés ces deux dernières années confrontés, lors des tests, à des notions qu'ils n'avaient pas encore abordées en classe. Autre problème pour les parents d'élèves, la crainte avancée par la FCPE que le ministère - qui centralise les données et les publie académie par académie - diffuse à terme un classement des écoles primaires, sur le modèle de ce qui se fait pour les lycées. Une piste déjà évoquée en 2007 par Xavier Darcos, alors ministre de l'Éducation nationale, mais qui avait été abandonnée devant le tollé suscité dans la communauté enseignante. Cela reste malgré tout "un risque que l'on ne peut pas évacuer à l'heure actuelle" pour Sébastien Sihr.

Conséquence du mécontentement des parents d'élèves de la FCPE, celle-ci appelle donc les chefs d'établissements scolaires "au blocage" des évaluations. Concrètement, la fédération invite ses membres à écrire une lettre à l'enseignant et au directeur d'école de leur enfant, leur enjoignant de ne pas transmettre les données recueillies lors des tests au rectorat. Une "démarche qui devrait être assez compliquée à mettre en oeuvre" selon Sébastien Sihr, puisque l'exemple des années précédentes a montré que les directeurs qui ne faisaient pas remonter les résultats étaient sanctionnés financièrement. "S'il n'est pas exclu que cela fonctionne à la marge", il est donc peu probable que le mouvement prenne de l'ampleur. Une action que dénonce par ailleurs l'autre fédération de parents d'élèves, la PEEP (droite) qui fait savoir dans un communiqué qu'elle "a toujours soutenu le principe des évaluations pendant l'année scolaire car elle estime que c'est un outil majeur pour bien cibler les actions d'accompagnement des élèves tout au long de l'année". Si tout le monde s'accorde donc à voir un intérêt aux évaluations des écoliers, c'est bien le timing et la finalité de celles-ci qui divisent.