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Des producteurs de fruits et légumes, victimes pour certains d'un été difficile, lancent la semaine prochaine une campagne de promotion pour rappeler aux familles que les enfants ont besoin de faire le plein de vitamines lors de la rentrée scolaire.

"Tous les ans à la rentrée on sait que les familles se détournent des fruits et légumes pour se consacrer aux classeurs, équerres, crayons ou compas", constate Bernard Miozzo, animateur de l'association interprofessionnelle du melon (AIM).

Les producteurs de melons, pêches et nectarines, prunes, raisins, pommes, poires, suivis des tomates et concombres, ces deux derniers s'associant à l'opération "par solidarité", vont donc essayer de convaincre les consommateurs qu'"une bonne rentrée scolaire", c'est aussi "bien manger". Surtout que le mois de septembre s'annonce excellent, assurent-ils.

Cette campagne se déroulera sur deux week-ends, celui de la rentrée scolaire (3 au 5 septembre) et le suivant (10 au 12 septembre), avec notamment des spots radiodiffusés, a précisé Interfel, l'interprofession des fruits et légumes.

D'un montant de 175.000 euros cofinancés par les pouvoirs publics, c'est la première campagne organisée par le Gefel (Gouvernance économique des fruits et légumes), une récente organisation dont l'objectif est de fédérer les organisations de producteurs de fruits et légumes.

La grande distribution, qui a été mise devant le fait accompli, participera à cette opération, a assuré à l'AFP Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD).

Il a toutefois précisé que, compte tenu du nombre de produits, "chaque enseigne choisira ceux qu'elle veut mettre en valeur".

Cette année, la majorité des produits d'été, melons, pêches et nectarines en tête, ont pâti de conditions climatiques difficiles et sont arrivés tout d'un coup en masse sur les étals: l'offre est alors devenue supérieure à la demande, rendant plus difficile l'écoulement de tous les produits à bon prix pour le producteur.

Le même phénomène risque de se reproduire avec les fruits d'automne comme les pommes, poires et le raisin qui vont eux aussi arriver en force dans les rayons alors que melons, pêches et prunes y seront encore.

"On va essayer de convaincre le consommateur de ne pas se détourner du melon car on va avoir une très belle saison en qualité avec des produits gorgés de sucre", assure M. Miozzo pour qui "l'été va durer tout le mois de septembre".

Depuis la mi-août, le melon charentais jaune est "en crise", avec d'énormes stocks, entraînant une dégringolade des prix. Jeudi, les excédents semblaient enfin se résorber mais les prix, payés au producteur, ne se sont pas, eux, redressés, a précisé à l'AFP M. Miozzo.

Au moment de l'expédition, le prix s'élève en moyenne à 60 centimes le kilo de melon, bien inférieur aux coûts de revient, 1,05 euro le kilo.

Fruits d'été préférés des Français, les pêches et nectarines n'ont pas été confrontées cette année à une situation aussi "cauchemardesque" qu'en 2009 mais une fois encore les producteurs ont dû vendre au-dessous de leur prix de revient, selon Pierre Giovanelli, président de l'Association d'organisation de producteurs (AOP).

Fin juillet, l'AOP a lancé des ventes sur parking mais dont le résultat a été mitigé. Si les stocks ont fondu, les prix au détail sont restés bas. "Les ventes ont déjà baissé de 18% par rapport à la même période de l'an dernier et les prix dégringolent tous les jours", ajoute-t-il.