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Revue de presse : Article dans Les Echos du 03/03/2010 : Remplacement des professeurs absents : les parents d'élèves s'impatientent

La première fédération des parents d'élèves de l'enseignement public interpelle Luc Chatel sur l'épineux problème du remplacement des professeurs absents. Le ministre devrait rapidement faire des annonces.

Devant l'épineux problème du remplacement des enseignants absents (pour congés maladie, maternité ou formation), les parents d'élèves s'impatientent. La FCPE, première fédération des parents d'élèves de l'enseignement public, vient d'interpeller le ministre de l'Education nationale sur la question. Luc Chatel s'est vu remettre fin janvier un rapport sur le sujet par Michel Dellacasagrande, ancien directeur des affaires financières du ministère, mais il ne l'a pas rendu public. Un rapport que le ministre avait commandé fin 2009, après avoir abandonné l'idée de son prédécesseur, Xavier Darcos, d'une agence nationale de remplacement, qui avait déclenché l'ire des syndicats.

Dans sa missive, Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE, assure que le non-remplacement des professeurs absents ferait perdre en moyenne une année de cours sur l'ensemble de la scolarité d'un enfant. Et déplore que « l'Education nationale s'avère incapable de remplacer de façon pérenne ses enseignants ». « L'absence de gestion cumulée à la suppression massive de postes empêche en effet toute solution sérieuse pour améliorer le droit des élèves », poursuit-il. Pour améliorer la gestion du phénomène, il demande à l'Education nationale un meilleur diagnostic, via un effort de transparence, sur les absences non remplacées. La FCPE propose aussi, pour une meilleure gestion, « la création dans chaque académie d'un service spécifique qui suive les remplacements ».

Souplesse entre académies

Philippe Vrand, président de la PEEP, fédération concurrente, demande lui aussi « un dispositif efficace et de qualité pour la rentrée scolaire 2010 » et finalise dans cette optique une proposition qu'il doit rendre publique en début de semaine prochaine. Sont notamment explorées les pistes du temps de présence des enseignants dans les établissements et d'une plus grande souplesse entre académies.

Luc Chatel a déjà lancé depuis le début de l'année plusieurs pistes. Et son entourage affirme qu'il juge ce dossier « prioritaire » et fera des annonces « rapidement » -ses interlocuteurs ont compris la semaine prochaine. Sont promises « des mesures concrètes pour moderniser le système des remplacements, qu'il soit plus réactif, plus efficace et de qualité, pour la rentrée 2010 ». Parmi celles-ci, la fin du délai de carence de quatorze jours, selon lequel, l'absence d'un enseignant du secondaire n'est signalée au rectorat qu'au bout de deux semaines. Le ministère étudie également l'élargissement des zones de remplacement.

Intégrer des non-titulaires

Enfin, pour diversifier le vivier des remplaçants, -en 2009, selon le SE-Unsa, 3.000 postes de remplaçants ont été supprimés -, Luc Chatel a évoqué le recours à de jeunes retraités de l'Education nationale, à Pôle Emploi et à des étudiants de master 2 qui auraient échoué aux concours de l'enseignement. Selon son cabinet, un effort doit aussi être fait pour avoir une meilleure vision des absences.

Par ailleurs, des réflexions sont en cours sur l'intégration de non-titulaires, qui effectuent des remplacements dans le secondaire, notamment pour des matières plus rares, via des concours internes. Du côté des parents d'élèves, la prudence est de mise sur le recrutement de personnes non formées à l'enseignement. Tout comme chez les syndicats, pour lesquels les recrutements de personnes non formées à l'enseignement ne peuvent être un mode de gestion. Sans surprise, ils demandent, notamment dans le secondaire, d'augmenter le volant de professeurs remplaçants.

ISABELLE FICEK, Les Echos


04/03/2010
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