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Revue de presse : Article dans Les Echos du 03/06/2011 : L'Education nationale veut faire renaître les vocations

Le ministère de l'Education lance une campagne autour de ses recrutements. Un coup de communication pour faire oublier les suppressions de postes et faire face à une importante crise de vocations.

 
 

Provocation ! s'étranglent les syndicats alors que l'Education nationale supprime chaque année plusieurs milliers de postes. Quelque 16.000 pour la rentrée 2011 et probablement autant en 2012. « Rien de plus normal, rétorque-t-on au cabinet du ministre Luc Chatel, quand on est le premier recruteur public de France, on a intérêt à le faire savoir. » Le ministère de l'Education nationale lance cette semaine une campagne - pour un peu plus de 1,3 million d'euros - autour de ses recrutements : 17.000 prévus en 2011 via les concours, dont 8.500 enseignants du secondaire, 3.000 pour le primaire et 5.500 personnels administratifs et médico-sociaux. « Cette campagne vise à démonter toute l'intox qui ferait croire qu'on ne recrute plus, s'emporte-t-on au ministère de l'Education nationale, et bien sûr, pour inciter les étudiants, et les meilleurs, à faire ce choix de vie. » Le nombre de places aux concours a baissé ces dernières années, en raison du non-remplacement d'un départ en retraite sur deux. Il a notamment été divisé par quatre entre 2005 et 2011 pour le primaire. Mais le nombre de candidats a lui aussi chuté. Il est critique dans certaines matières comme en mathématiques ou en espagnol. « Il y a eu cette année moins de candidats présents aux épreuves écrites que de nombre d'admissibles prévus, avec un ratio de 1,7 candidat par poste », relate Gilles Baillat, président de la Conférence des directeurs d'IUFM (CDIUFM). Cela pose, pour lui, le problème du niveau des recrutements si l'on baisse les exigences. Ou cela poussera le ministère à recruter des vacataires si les postes ne sont pas pourvus. Avec, in fine, un problème de qualité.

« Resserrement du vivier »

Au ministère, on reconnaît un « resserrement du vivier » dû à la réforme de la formation des enseignants qui exige pour passer les concours un niveau master et non plus une licence (300.000 licences environ contre 70.000 à 80.000 masters) et « une tension » sur les matières scientifiques. Là, les titulaires de master peuvent prétendre à des salaires plus élevés dans le privé, malgré la revalorisation accordée à partir de 2010 aux jeunes enseignants. La tendance risque de ne pas s'améliorer. Selon une récente étude du ministère de l'Enseignement supérieur, seuls 12 % étudiants en licence veulent devenir enseignants : une chute de 11 points en six ans. « Cette campagne tombe bien, ironise Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa, elle vise à faire oublier les suppressions de postes en 2011. Mais elle montre qu'on reconnaît, à juste titre, un problème d'attractivité du métier, peu valorisé, avec une hétérogénéité croissante des élèves et une formation professionnelle indigente. C'est là-dessus qu'il faut travailler. »

ISABELLE FICEK


07/06/2011
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