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Le gouvernement a payé au prix fort la précipitation avec laquelle il avait décidé de passer à la semaine de quatre jours à l'école, qui fait l'unanimité contre elle. Le ministre de l'Education, Luc Chatel, qui a reçu hier les conclusions du rapport du comité sur les rythmes scolaires, ne veut pas réitérer les erreurs de son prédécesseur, Xavier Darcos. Il a donc été décidé.... de ne surtout rien mettre en place avant 2013.

Les préconisations du rapport revoient entièrement l'organisation et le rythme de la journée de classe, mais aussi de l'année scolaire elle-même. Les auteurs plaident pour « une journée moins lourde, mais pas nécessairement moins longue », qui se décomposerait en 5 heures d'enseignement quotidien au maximum auxquelles s'ajouteraient 2 heures d'activité périscolaires ou de soutien pour que les enfants puissent faire leurs devoirs dans l'établissement et « rentrent chez eux tout travail fait ». La pause déjeuner de 1 h 30 min serait par ailleurs sanctuarisée. La semaine s'étalerait à nouveau sur 9 demi-journées et les vacances d'été seraient raccourcies de 2 semaines avec un étalement par zones, sauf entre le 13 juillet et le 16 août qui resterait une période de vacances commune à toutes les zones.

« On ne peut pas prendre une mesure isolée sans tenir compte de la globalité des temps scolaires car tout se tient, prévient Sébastien Sihr, responsable syndical du SNUipp-FSU. Et sur un sujet aussi sensible, la concertation avec tous les acteurs concernés, enseignants, collectivités locales et industriels du tourisme notamment, s'impose. » Le message a été entendu par le ministre puisque ce dernier a bien annoncé hier qu'une concertation avec les syndicats allait s'ouvrir en vue de mesures annoncées cet automne pour une mise en oeuvre « dès la rentrée 2013 ». Le sujet sera donc débattu en pleine campagne présidentielle, ce qui inquiète certains syndicats : « Le risque est d'en faire un débat démagogique pendant la campagne présidentielle sur le thème : "les enseignants sont des feignants, remettons-les au travail en leur faisant faire plus d'heures" », s'alarme Thierry Cadart du SGEN-CFDT. Dans un premier temps, le rapport du comité sur les rythmes scolaires s'est pourtant interrogé « sur une possible réduction du volume horaire total des enseignements, la comparaison avec les pays européens incitant à suivre cette voie ». Mais c'est le maintien du volume d'heures enseignées qui a finalement été retenu. Les enseignants pourraient toutefois être davantage mobilisés sur le soutien scolaire.

Autre question épineuse qui explique le peu d'empressement du ministre à mettre en oeuvre la réforme : celle du financement des activités périscolaires en grande partie pris en charge par les collectivités locales. « Il faudrait mettre en place un fonds de péréquation pour aider les communes en difficulté, sinon on risque de créer encore des inégalités », prévient Sébastien Sihr.