Revue de presse : Article dans Les Echos du 11/03/2011 : Formation des enseignants : le gouvernement pour de simples ajustements
Nicolas Sarkozy a par deux fois admis que la réforme de la formation des enseignants pouvait être améliorée. Le gouvernement travaille sur des retouches à la marge quand des syndicats proposent une refonte totale.
Après les annonces, passage aux travaux pratiques. A deux reprises, le 19 janvier, lors de ses voeux à l'éducation, et le 10 février, lors de son intervention sur TF1, Nicolas Sarkozy avait souhaité une « amélioration » de la très décriée réforme de la formation des enseignants. Il fallait, selon lui, « remettre sur le chantier les éléments de formation », et notamment « la question de la formation pratique ». Entrée en vigueur à la rentrée 2010, la « mastérisation » a en effet privé les jeunes lauréats des concours de l'année transitoire de formation en alternance qu'ils réalisaient, pour les placer directement devant les élèves, avec un service d'enseignement quasi complet, quelques périodes de formation et un tuteur.
Deux pistes envisagées
Au cabinet du ministre de l'Education, Luc Chatel, on précise d'emblée « qu'il ne s'agit ni de refaire le chantier ni de bouleverser le dispositif général, mais d'apporter des ajustements ». On évoque « deux pistes ». L'une est tournée vers les futurs professeurs des écoles avec une évolution des masters pour améliorer « leur polyvalence », et mieux prendre en compte « l'approche didactique et pédagogique du métier, à la fois par des stages et des éléments conceptuels ».
L'autre voie est « le développement de masters en alternance ». « Différentes modalités sont envisagées », indique le cabinet du ministre. Alain Boissinot, recteur de l'académie de Versailles, testera ce master en alternance dès la rentrée 2011 avec des étudiants rémunérés comme des vacataires.
Le ministère de l'Education nationale aimerait multiplier ce genre d'expériences. Mais au ministère de l'Enseignement supérieur, on précise que la réflexion menée consiste uniquement à « recenser les bonnes pratiques dans les masters enseignement existant ». Aucun changement majeur n'est donc à attendre pour la rentrée 2011, contrairement aux espoirs des syndicats, notamment du SNUipp-FSU, majoritaire dans le premier degré, de l'Unsa, qui a travaillé sur une série de propositions, et du SGEN-CFDT. Ils plaident pour une refonte de la « mastérisation » dans le sens d'une entrée progressive dans le métier, d'un cadrage national plus strict des contenus des masters d'enseignement, d'un changement de place du concours du master 2 à la fin du master 1.
Pas opposés sur le principe au master en alternance, ils mettent cependant en garde, à l'instar de Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, contre une « logique inacceptable de masters pilotés par l'employeur qui y trouverait le moyen de répondre à ses besoins de remplacement, aux dépens d'une véritable logique de formation ».
ISABELLE FICEK, Les Echos
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