Revue de presse : Article dans Les Echos du 07/04/2011 : Familles monoparentales : moins de revenus, plus de soucis, malgré les aides
Malgré l'explosion du nombre de familles monoparentales depuis quarante ans, ces foyers continuent de cumuler plus de pauvreté, de chômage et de soucis quotidiens (vacances, garde d'enfants...) que les autres, et ce, en dépit des aides publiques.
"Depuis les années soixante, la part des familles monoparentales ne cesse de grandir", selon une étude de l'Insee de 2008, qui notait qu'elles étaient "2,5 fois plus nombreuses qu?en 1968". Elles ont augmenté de 10% entre 1999 et 2005.
Une famille sur cinq est aujourd'hui composée d'enfants et d'un seul parent (la mère dans 85% des cas). Près de 3 millions d'enfants de moins de 25 ans vivent dans ces foyers.
Comme ses voisins européens, la France connaît "un phénomène de diversification des formes de famille", essentiellement parce que le nombre de de divorces et de séparations ne cesse de croître, souligne Marie-Thérèse Letablier, spécialiste de la question au CNRS et à l'Institut national des études démographiques (Ined).
"Je ne vois donc pas pourquoi (la tendance) s'arrêterait", ajoute la chercheuse, qui participe à un colloque sur le sujet organisé jeudi à Paris par la fondation K d'urgences.
Parce que ses revenus sont souvent divisés par deux, ce type de foyer "est plus exposé au risque de pauvreté", note encore Mme Letablier, ce que toutes les statistiques viennent confirmer.
30% des foyers monoparentaux sont pauvres (contre 13% dans la population générale), selon les critères de l'Insee. Seule la moitié des mères de famille monoparentale occupent un emploi à temps complet et elles sont plus souvent au chômage que les femmes en couple.
De plus, ces familles "doivent conserver un logement assez grand pour accueillir leurs enfants" malgré la réduction des revenus, relève Nathalie Guellier, fondatrice du site www.parent-solo.fr, qui offre conseils juridiques, petites annonces et forums de discussions, alimentés par les 26.000 membres inscrits sur le site.
Quelques parents choisissent d'ailleurs la colocation avec d'autres parents seuls pour rester dans leur logement, comme cette "maman de 33 ans vivant avec son petit garçon de 6 ans" et qui cherche via une annonce sur parent-solo.fr "une autre maman" pour partager une maison dans l'Essonne.
Des aides existent pour aider les foyers monoparentaux, souvent ciblées sur les plus pauvres, comme l'Allocation parent isolé, créée en 1976 puis fondue dans le Revenu de solidarité active (majoré pour les parents isolés) en 2009. Plus de 230.000 foyers touchaient le RSA majoré fin 2010.
Mais en général, les aides comme la pension alimentaire versée par l'ex-conjoint ne suffisent pas à compenser la perte de revenu, note Mme Letablier.
Les parents seuls ont aussi plus de mal "à concilier vie familiale et vie professionnelle", note Nathalie Guellier. Par exemple, peu de crèches offrent des horaires compatibles avec l'emploi du temps d'un parent en solo.
Plus compliqué aussi de partir en vacances, note-t-elle, car "rien n'est fait pour accueillir les familles monoparentales".
"Quelques voyagistes font des tentatives" mais cela reste timide : les services pour parents en solo se résument souvent à des sites de rencontres, déplore-t-elle.
"Peut-être que les familles monoparentales ne sont-elles vues que comme des foyers avec un pouvoir d'achat inférieur, alors qu'il en existe dans toutes les catégories socio-professionnelles", estime Mme Guellier.
Mais surtout, selon elle, "on fait un peu comme si cela n'existait pas. On reste sur le modèle +idéal+" : papa, maman, bébé.
Par Julie CHARPENTRAT
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