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Revue de presse : Article dans Les Echos du 11/02/2011 : Education : la situation se tend autour des suppressions de postes

Alors que la pression monte dans les établissements, un rapport montre que la France a un taux d'encadrement des élèves parmi les plus faibles d'Europe. 

C'est un rapport qui donne du grain à moudre aux syndicats de l'éducation. Dont certains, comme le premier, la FSU, appelaient hier à une journée de grève nationale pour protester contre les 16.000 suppressions de postes de la rentrée 2011. Dans son « Tableau de bord sur l'emploi public 2010 », publié cette semaine, le Centre d'analyse stratégique (CAS), rattaché au Premier ministre, note que parmi les pays de l'OCDE « la France présente le taux d'encadrement [nombre d'enseignants pour 100 élèves] le plus faible, tous niveaux et tous établissements confondus [publics et privés] avec seulement 6,1 enseignants pour 100 élèves ». Avec, précise-t-il, des taux plus faibles encore dans le primaire et dans l'enseignement supérieur, quand il est « médian » pour le secondaire. L'étude souligne aussi « une part importante d'emplois d'appui de nature administrative », un salaire pour les enseignants « faible en comparaison internationale » et une dépense publique relativement élevée (près de 6 % du PIB), mais en baisse (- 0,5 point en dix ans contre - 0,2 pour la moyenne de l'OCDE).

« Ce qui est intéressant, c'est que ces données montrent clairement que nous ne sommes pas dans un régime de surdimensionnement », observe Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN-CFDT. Alors que la Rue de Grenelle met en avant régulièrement « de larges marges de manoeuvre, avec, au début des années 1990, 650.000 élèves de plus et 40.000 enseignants de moins qu'aujourd'hui ».

« Marges de manoeuvre »

Au cabinet du ministre de l'Education, Luc Chatel, on répétait hier que « ces marges de manoeuvre existent, avec un travail ciblé sur le terrain. Les chiffres sont têtus. Le nombre d'élèves par professeur a baissé de 1990 à 2011 ». Pourtant, le malaise monte, au moment où, dans le secondaire, les dotations et les suppressions de postes commencent à être connues. La PEEP, fédération de parents d'élèves, a - c'est une première - exprimé son «  inquiétude » à Luc Chatel.

 

On reconnaît au cabinet du ministre « une situation un peu inédite cette année. Les années antérieures, il y avait des possibilités de supprimer des emplois qui n'affectaient pas directement l'offre de formation. Cette année, il s'agit bien de 16.000 postes en moins. Mais il n'y aura pas de dégradation. »

 

Hier soir, Nicolas Sarkozy a tenu bon sur les suppressions de postes, fustigeant « le choix qui a été fait », dans le passé, « d'embaucher toujours plus d'enseignants en les payant toujours plus mal » et rappelant son « devoir » de réduction du déficit. Le chef de l'Etat a plaidé pour la « qualité » plutôt que pour la « quantité ». Il a aussi défendu la réforme de la formation des enseignants, très critiquée, mais a concédé, comme lors de ses voeux à l'éducation, qu'il fallait plus de formation en alternance.

ISABELLE FICEK, Les Echos


11/02/2011
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