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Revue de presse : Article dans Marianne du 07/12/2010 : Obésité infantile, le business de l’industrie agro-alimentaire

Les produits trop gras, trop sucrés et trop salés n’ont pas disparu des écrans publicitaires. Ni même des placards à goûter et des cartables des enfants, comme le révèle la dernière étude de l’UFC-Que Choisir.

 

En février 2009, l’industrie agro-alimentaire s’engageait à lutter contre l’obésité infantile. En présence de Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, et Christine Albanel, à l’époque ministre de la Culture, les grandes marques signaient une charte pour « promouvoir une alimentation et une activité physique favorables à la santé dans les programmes et les publicités diffusés à la télévision ». « Conscients du rôle qu’ils peuvent jouer pour contribuer à prévenir des comportements nutritionnels déséquilibrés », stipule la charte, « les professionnels s’engagent dans une démarche active motivée par un esprit de responsabilité ». Une belle promesse… sur le papier seulement.

Les publicités pour des produits gras et sucrés squattent certes moins les pauses-réclames des programmes pour les enfants. Mais elles se sont invitées dans les écrans pub dits « tous publics », regardés par un nombre d’enfants plus important que ceux des programmes pour enfants, comme le souligne la dernière enquête de l'UFC-Que Choisir ! « En pratique, entre 6h et 21h, un jeune regardant la télévision ne peut échapper au matraquage promotionnel de produits déséquilibrés puisque quatre publicités alimentaires destinées aux enfants sur cinq portent sur des produits trop gras ou sucrés ! », note l’association de consommateurs. Les pics de publicités pour des aliments pour les enfants correspondent avec les pics d’audience des 4-10 ans. « Cette nouvelle politique de communication publicitaire auprès des enfants a augmenté la pression », souligne Olivier Andrault, en charge des questions de nutrition à l’UFC.

Et ça marche. Dans les frigos, les placards et les cartables des écoliers, on trouve majoritairement ces produits. Le résultat est catastrophique : les plateaux de petit-déjeuner sont composés à 55% de produits trop riches, sans intérêt nutritionnel. En 2006, quand l’UFC-Que Choisir avait fait la même enquête, relevant le contenu des placards des domiciles interrogés, les aliments déséquilibrés représentaient 47%. Même constat pour le placard à goûter : 64% des denrées sont trop grasses ou trop sucrées, contre 51% en 2006.

Conclusion – alarmante – de l’association de consommateurs : il y a bien un lien entre marketing et mauvaise alimentation, et les enfants « téléphages » surconsomment sucre et matières grasses. Un véritable aveu de l’échec de l’auto-régulation dont bénéficient les industries de l’agro-alimentaire en la matière, et la preuve que celles-ci ont les mains libres. Alors qu’une nouvelle loi de santé publique se profile pour 2011, jamais il n’a paru aussi important de se doter de vrais outils de lutte contre l’obésité : près de 18% des petits Français sont obèses ou en surpoids.

 

Clotilde Cadu - Marianne


10/12/2010
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