Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 16/11/2010 : L'Éditorial de Marcel Brun
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Hier, les députés ont adopté à l’unanimité un amendement issu des bancs de la gauche prévoyant d’abonder de vingt millions d’euros, pris sur le budget des heures supplémentaires du second degré pour renforcer le financement des Emplois Vie Scolaires. Ce pourrait être une bonne nouvelle, mais pas sûr qu’elle suffise à garantir l’avenir de ces emplois précaires devenus indispensables au fonctionnement des établissements, soit pour contribuer au travail administratif, soit pour l’aide à l’accueil des élèves handicapés. Selon les informations qui remontent de nombreux départements au Café, les préconisations des Maisons du Handicap pour assister les élèves handicapés vont être de plus en plus difficiles à honorer, étant donné la nouvelle réduction programmée par la nouvelle loi de finances pour ces emplois aidés. L’ambition affichée par le gouvernement, de développer le droit de tous à une scolarisation, va se trouver confrontée au mur du dogme de la RGPP.
Mais bien au-delà, ce sont désormais tous les services de l’éducation nationale qui sont menacés de blocage du fait du manque d’argent, renforcé par les exaspérants bugs du logiciel Chorus, destiné à mettre en musique la réforme de l’Etat dans tous les services publics. Les conseillers pédagogiques chargés de faire les suivis de débutants attendent les remboursements de frais engagés et menacent de ne plus se déplacer tant que leur employeur ne leur paie pas ce qu’il leur doit, parfois depuis de longs mois. La formation continue des personnels est réduite à la portion congrue, voire supprimée de peur de ne pas arriver à tenir dans les contractions budgétaires de la fin de l’année. Les inspecteurs sont soumis au régime sec. Les projets éducatifs, artistiques et culturels sont depuis longtemps au placard. L’accompagnement éducatif qui devrait être mis en place dans les territoires de l’éducation prioritaire est relégué en deux ans aux oubliettes de l’histoire tant les heures supplémentaires prévues sont désormais contingentées.
Pendant combien de temps encore cette incurie de l’Etat décrédibilisé, incapable de mettre en œuvre ses propres circulaires, va pouvoir rester confiné dans les bureaux des services financiers des inspections académiques et des rectorats ? Les personnels s’habituent-ils à ne plus rien attendre de leur employeur, et l’opinion peut-elle se sensibiliser à ce qu’on est en train de faire de leur école ? Ce n’est pas le piètre huitième rang du nouvel-ancien ministre de l’Education, dans la liste officielle de composition du gouvernement, qui est de nature à donner un signe, à faire des questions éducatives une priorité réelle. Dans la campagne présidentielle qui se profile désormais, qui donc aura la force de remettre du poids à l’Education ?
Marcel Brun
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