Revue de presse : Article sur www.vosquestionsdeparents.fr du 02/02/2012 : Psychologie de l’enfant : laisser gagner les petits aux jeux de société, est-ce une bonne idée ?
En famille, laisser gagner un enfant à un jeu de société… c’est tentant. Mais attention, vous risquez de le décevoir ! Et une “vraie” victoire, ou l’apprentissage de la défaite, lui apportera bien plus. Quels jeux choisir pour mettre petits et grands joueurs sur un pied d’égalité et permettre à tous de passer un bon moment de détente ?
Gagner… mais pas n’importe comment !
Entre 5 et 10 ans, quand vient l'âge d'or des jeux de société, les enfants jonglent sans relâche entre 1000 bornes, batailles navales ou Puissance 4, et adorent se mesurer aux adultes de leur entourage.
Devant leur entrain et leurs efforts, pas toujours facile d'oser leur damer le pion. Ce dilemme a traversé l'esprit de plus d'un parent : et si on laissait le plus jeune remporter la partie, histoire de l'encourager ?
Quelques erreurs de cartes, de subits trous de mémoire, et voilà l'affaire réglée… Pour autant le sourire du gagnant n'est pas assuré : une victoire, c'est valorisant, mais pas dans n'importe quelles conditions.
“Si les enfants veulent gagner, ils ne supportent pas qu'on les laisse gagner”, explique Nadège Haberbusch, codirectrice de la ludothèque Les Enfants du jeu (93). Et de relever qu'ils sollicitent moins les éducateurs qui perdent souvent, jouent la carte de l'indulgence…
Suivre la règle pour montrer l’exemple
Pour que la première place ait un prix, encore faut-il que l'adulte vaincu ait vraiment joué le jeu. Aussi astucieuses soient les stratégies des parents pour laisser leur rejeton les distancer, il est rare que celui-ci soit dupe.
Pour Sophie Jacob, directrice pédagogique du centre de Formation aux métiers du jeu et du jouet, “L'enfant sait qu'on l'a favorisé, alors que cela représentait un challenge pour lui de se dire qu'un jour, il gagnerait.”
“D'une certaine manière, on le trompe aussi : on l'incite sans cesse à ne pas mentir, et là, on agirait à l'encontre même de ce principe.” Résultat : au lieu de conforter l'estime de soi du jeune joueur, ne brouillerait-on pas en fait ses points de repères ?
Relativiser et rappeler que ce n’est qu’un jeu…
Même s'ils sont inspirés par les meilleurs sentiments du monde, ces scrupules à gagner face à son enfant lors d'une partie de dames ou de scrabble ne font-ils pas peser trop de pression sur l'issue d'un simple jeu ?
“Si on cherche à le laisser gagner, cela signifie que l'enjeu est important. Or, avec le jeu, on est dans un monde ‘pour de faux’, toutes les explorations sont donc possibles. L'une des missions du parent est d'aider son enfant à faire la différence entre la réalité et le second degré”, note Nadège Haberbusch.
“Il s'agit qu'il comprenne que la situation n'a pas de conséquence sur sa vie de tous les jours”, renchérit Sophie Jacob. Bref, pour partager un moment de détente et de rire, à l'aîné de relativiser et de montrer l'exemple !
Aurélie Djavadi
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