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Revue de presse : Atticle dans Les Echos du 18/02/2011 : Départements : ceux qui vont attirer, ceux qui vont perdre à l'horizon 2020

Arrivée des enfants du baby-boom dans la tranche d'âge des plus de 65 ans, ralentissement économique, etc. : les migrations entre départements vont se ralentir entre 2010 et 2020, prévoit le Bipe. Mais le clivage entre départements plus ou moins attractifs va s'accentuer.

Départements : ceux qui vont attirer, ceux qui vont perdre à l\'horizon 2020

 

Attendue avec intérêt par les services urbains, le secteur de l'immobilier, les réseaux bancaires ou la grande distribution, la nouvelle enquête du bureau d'études Bipe sur les migrations résidentielles en métropole, cette fois à l'horizon 2020, livre une série de tendances riches d'enseignements. Les conclusions de ce travail auxquelles « Les Echos » ont pu avoir accès en exclusivité reposent sur un long travail préalable de mesure et d'analyse des évolutions passées (au minimum jusqu'aux recensements de 1982) avant « de construire et de valider un modèle économétrique », explique Michel Vivinis, directeur d'études. Son équipe de chercheurs s'est également appuyée sur une enquête menée auprès d'un millier de jeunes actifs (25-39 ans) et d'autant de seniors (55-64 ans), deux tranches d'âge particulièrement mobiles. Car les comportements migratoires des ménages ne relèvent pas de la simple mathématique. Une grande partie de l'originalité et de la fiabilité de cette étude, dont les résultats sont déclinés au niveau de chacun des 96 départements métropolitains, tient à la prise en compte de paramètres plus difficiles à quantifier, tels le vieillissement de la population, les « effets d'époque » -la sensibilité plus aiguë à la pollution, des déplacements plus fréquents -ou les « effets générationnels » illustrés par exemple par l'importance plus grande accordée aujourd'hui à la vie privée.

 

Première tendance importante mise en avant par le Bipe : « Les années 2010 à 2020 vont être marquées par une très légère baisse de l'intensité migratoire interne ». En raison de l'entrée des enfants du « baby boom » dans la tranche 65-79 ans, dont le désir de mobilité est émoussé à cet âge de la vie mais aussi du ralentissement économique. Pratiquement, sur le plan géographique, le déséquilibre devrait s'accentuer entre un grand Sud-Ouest toujours aussi attractif d'une part et un grand Nord-Est qui a du mal à retenir sa population. Le Var restera ainsi le département accueillant le plus de migrants en provenance du reste de la métropole (un excédent de 80.000 personnes sur la période), suivi de la Haute-Garonne et de la Gironde et même, formant une bande de territoire très attractive le long de l'Atlantique, également du Morbihan, de la Loire-Atlantique, de la Vendée et de la Charente-Maritime.

Davantage de personnes seules

A l'inverse, les déficits migratoires seront forts pour le Nord, la Seine-Saint-Denis et même Paris qui, dans ses échanges migratoires perdra « un nombre d'habitants quatre fois supérieur à ceux gagnés par le Var »...

 

Ces migrations entre départements sont « les plus décisives », juge Michel Vivinis. Elles peuvent expliquer jusqu'à 80 % des évolutions démographiques. D'ailleurs ni le solde naturel (naissances et décès) ni les apports extérieurs (immigration de l'étranger et de l'outre-mer), ne parviendront véritablement à corriger le fait que « la géographie de la croissance de la population va continuer à être très inégalitaire au cours des dix prochaines années ». Le bureau d'études a calculé que 18 départements seront en décroissance entre 2010 et 2020, et notamment sept d'entre eux : le Cantal, la Creuse, l'Indre, Paris, l'Allier, la Nièvre et surtout la Haute-Marne (- 0,8 % par an !).  Tous les autres départements verront croître leur nombre d'habitants mais pour sept d'entre eux à un taux supérieur à la moyenne nationale : les Landes, l'Ille-et-Vilaine, l'Ain, la Haute-Savoie, la Vendée, le Tarn-et-Garonne et surtout la Haute-Garonne, avec, effet toulousain oblige, une croissance trois fois supérieure à la moyenne nationale (+ 1,3 % par an).

 

En ce qui concerne enfin la variation du nombre de ménages, le Bipe estime qu'il y aura -tant en raison du vieillissement de la population française que de l'évolution des modes de cohabitation - de plus en plus de personnes seules : de 34 % en 2010, leur part va passer à 37 % à la fin de cette décennie. Les couples sans enfant, eux, seront de plus en plus nombreux (30 % contre 28 %), tandis que les couples avec enfants ne représenteront plus que 22 % des ménages (contre 27 % aujourd'hui). Seuls deux départements vont assister à une diminution de leur nombre de ménages : la Haute-Marne et Paris, lequel va en perdre 2.000 par an.

PHILIPPE MOREAU, Les Echos

 



20/02/2011
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