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Revue de presse : Article dans Le Figaro du 18/02/2011 : École : des initiatives pour gérer les élèves à la traîne

Un certain nombre de systèmes alternatifs au redoublement, comme l'accompagnement éducatif au collège ou le soutien scolaire en primaire, sont mis en place depuis quelques années.

Selon les études internationales Pisa qui évaluent le niveau des élèves en français et mathématiques, les pays qui réussissent le mieux ont pour la plupart sinon abandonné, très fortement limité le redoublement, au profit d'un accompagnement personnalisé des élèves.

 

En Europe du Nord où le redoublement est très faible, l'enseignant fait travailler ses élèves par petits groupes. Les devoirs sont adaptés au niveau de chaque enfant. Enfin, les enseignants sont mobilisés pour offrir un suivi spécifique aux élèves à la traîne. Pour parvenir à ce résultat, leurs horaires incluent un temps réservé au soutien. Les enseignants sont par ailleurs formés à repérer le plus tôt possible ceux qui sont en difficulté.

 

Un certain nombre de systèmes alternatifs au redoublement existent aussi depuis quelques années en France. L'accompagnement éducatif instauré par Xavier Darcos a été généralisé au collège. L'ancien ministre avait également instauré deux heures hebdomadaires destinées au soutien scolaire à l'école primaire.

«Changer de regard»

Des initiatives existent ici et là, comme des classes multi-âges ou encore celle du lycée Corot à Savigny-sur-Orge (Essonne). Le proviseur a mis en place «une politique volontaire de limitation de doublement», se basant sur le fait qu'il n'y a pas de «corrélation entre le taux de redoublement de seconde et le taux de réussite au bac». Face à des «doublants qui perturbaient la classe», il a décidé de faire passer les élèves de seconde de niveau faible en première. «Si un enfant a des capacités, il passe en première, c'est une façon de le responsabiliser. Les taux de réussite au bac ont alors augmenté», expliquait-il lors du colloque «Quelles alternatives au redoublement ?» rapporté par l'agence AEF. «Il faut certes accentuer l'accompagnement en classe de première, vu que le niveau est plus faible comparé aux années précédentes, mais le système fonctionne.»

 

Pour Claude Seibel, ancien directeur du service des statistiques au ministère de l'Éducation nationale, «les enseignants doivent apprendre au cours de leur formation à faire face à l'hétérogénéité des niveaux et à changer leur regard sur les élèves. De nombreux enseignants pensent en effet que la réussite pour tous n'est pas possible». Reste que l'État dépense aujourd'hui deux fois plus d'argent dans le redoublement que dans l'enseignement prioritaire, là où les difficultés des élèves sont les plus grandes. Une incohérence soulignée récemment par la Cour des comptes.

Par Marie-Estelle Pech



19/02/2011
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