Revue de presse : Article dans Le Parisien du 11/02/2011 : Les parents s’opposent à la suppression de la récré
Des élèves d’une école de Sarcelles sont privés de récréation l’après-midi. Une mesure justifiée par un aménagement du temps scolaire et la multiplication des incidents dans la cour.
Priver les élèves de récréation l’après-midi pour éviter les altercations violentes dans la cour. C’est ce qui arrive à l’école primaire Anatole-France, établissement au cœur du Grand Ensemble de Sarcelles classé en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Pour le directeur de l’école, qui reconnaît des « tensions », il s’agit plutôt d’un aménagement des rythmes scolaires.
« Cela pénalise nos enfants, qui ont bien besoin de cette grande coupure de quinze à vingt minutes pour se détendre à l’air libre et pour mieux se concentrer ensuite pendant les dernières heures de classe de la journée, estime Messaouda Zaïri, élue FCPE. Lorsque nous l’avons questionné à ce sujet, le directeur de l’école nous a expliqué qu’il s’agissait d’une mesure préventive, dans un quartier sensible où des incidents sérieux se sont déroulés voici plusieurs années. Mais notre quartier n’est pas violent ! Nous avons l’impression d’être une fois de plus stigmatisés. »
Pour le directeur de l’école, Pascal Vignon, « l’explication est beaucoup plus globale ». « Cela ne concerne pas seulement ce temps de pause. Nous avons en fait mis en place voici dix ans un plan d’aménagement des rythmes de vie de l’enfant et des jeunes (Arvej), proposé par l’Education nationale, justifie le chef d’établissement. Dans ce cadre, nous avons repensé les horaires et les temps de détente et de loisirs des élèves. Notre objectif était qu’ils terminent la classe à 16 heures au lieu de 16h30, afin de pouvoir bénéficier d’ateliers d’aide aux devoirs, ou d’activités de sport et loisirs. » L’interclasse du midi a ainsi été ramené à une heure trente au lieu de deux heures. « Comme la cour de récréation n’est pas très vaste, ce qui favorise les tensions entre élèves, nous avons dans le même temps supprimé le quart d’heure de récréation, poursuit le directeur. En revanche, un temps de pause plus limité, n’excédant pas dix minutes, est prévu, pour permettre aux enfants de souffler. »
A la sortie de l’école, les avis des parents sont partagés.
« C’est vrai qu’aujourd’hui, les gamins sont beaucoup plus violents entre eux dans la cour, témoigne Isabelle, 43 ans. Mon fils se faisait racketter son goûter en CP… ».
« Le mien est souvent très énervé lorsqu’il sort de l’école, soupire Nadia, 42 ans. Je préférerais qu’il profite d’une bonne récréation vers 15 heures, quitte à ce qu’il finisse les cours un peu plus tard le soir. »
Pour ce père d’un élève de CP, la suppression d’une récréation « est peut-être une bonne solution pour les élèves les plus âgés, mais pas pour les petits ».
« En tout cas, les parents aimeraient être consultés et associés à ce genre de débat », conclut Leïla, 27 ans.
BÉNÉDICTE AGOUDETSÉ
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