Revue de presse : Article sur www.cafepedagogique.net du 04/02/2011 : Evaluation des enseignants : Confusion et anxiété devant les procédés du ministère
De rectifications en précisions, on commence à y voir un peu plus clair dans la nouvelle politique d'évaluation des enseignants que le ministère veut mettre en place. Reste que la façon extraordinairement brouillonne et violente avec laquelle les choses sont menées ne cesse de nuire au dispositif envisagé.
L'envoi à quelques dizaines d'établissements d'un courrier de la direction des ressources humaines du ministère annonçant la mise en place de bilans de carrière en urgence a suscité de nombreuses réactions syndicales, des inquiétudes, des démentis ministériels, des explications. Au bout du compte la volonté ministérielle se dessine.
Pacte de carrière.
L'administration proposera aux enseignants ayant 2 ans et 20 ans d'ancienneté des "entretiens de carrière" en mars avril, le dispositif annoncé dans le courrier ministériel étant considéré comme une "phase de test". L'entretien après deux ans sera l'occasion de "vérifier la maitrise dans l'exercice du métier". Après 20 ans, il portera sur "une éventuelle mobilité fonctionnelle". Ces entretiens, qui s'inscrivent dans le "pacte de carrière" voulu par Luc Chatel, seront réalisés par l'inspecteur dans le primaire ou le conseiller pédagogique (CPC) ou même le directeur d'école. Mais de sources syndicales on annonce que le ministère revient sur la participation des CPC et directeurs. Dans le secondaire c'est le chef d'établissement qui en sera chargé.
Une nouvelle évaluation.
D'autre part, à partir de 2012, un nouveau dispositif d'évaluation des enseignants sera mis en place en remplacement dela notation actuelle. Il reste à définir mais il pourrait se rapprocher de l'entretien de carrière puisque le courrier envoyé par le ministère l'affirmait.
Une démarche contre-productive.
Le Snuipp demande aux enseignants de ne participer à ces entretiens que s'ils sont volontaires. Il demande aux CPC et directeurs de refuser de les faire. Du coté de l'UNSA, le SNPDEN, syndicat des chefs d'établissement, estime que l'idée de ces entretiens n'est pas révoltante en soi. C'est déjà ainsi que sont évalués les chefs d'établissement. Mais il ne voit pas comment techniquement il sera possible de passer de la gestion de masse des enseignants à une gestion individuelle. P Roumagnac, pour le SIEN, syndicat d'inspecteurs, "le fait de mener de tels entretiens ne s'improvise pas et ni les chefs d'établissement, ni les inspecteurs ne sont formés pour cela. La généralisation brutale de la démarche apparait donc totalement contre-productive". Après l'expérimentation surprise, le ministère vient d'inventer l'évaluation à la hussarde.
Qui évaluera sa précipitation brouillonne, sa brutalité, sa capacité à créer le désordre, son incapacité à négocier et mobiliser ?
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